La famille française prise en otage dans le nord du Cameroun et libérée vendredi après deux mois de captivité devrait être à Paris samedi "à la première heure", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Cette famille de sept personnes - trois adultes et quatre enfants - a été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi dans des conditions qui n’ont pas été rendues publiques, Paris se contentant de préciser qu’aucune rançon n’avait été versée, et remise aux autorités camerounaises.
"Je pense que je vais les ramener demain première heure", a déclaré vendredi le ministre des Affaires étrangères à RTL, évoquant un retour entre "3 heures et 8 heures du matin."
Laurent Fabius est attendu à Yaoundé dans la soirée de vendredi, après six heures de vol. Il est accompagné de Gérard Mestrallet, PDG du groupe GDF-Suez, pour qui travaille le père de la famille, Tanguy Moulin-Fournier, et d’une équipe médicale.
François Hollande, qui a exprimé son "immense soulagement", a affirmé qu’aucune rançon n’avait été versée, conformément à la doctrine que Paris avait annoncée en février dernier.
Les sept Français avaient été enlevés en février lors d’une excursion dans le nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria où, selon les autorités camerounaises, ils avaient été transférés par leurs ravisseurs.
"CONDITIONS TRÈS DIFFICILES"
La télévision camerounaise a diffusé des images de leur arrivée à Yaoundé à leur descente d’avion, où ils sont apparus très amaigris, les deux hommes, Tanguy Moulin-Fournier et son frère, portant une barbe fournie.
"Les conditions étaient très difficiles, il faisait extrêmement chaud, beaucoup de difficultés mais il n’y a pas de problème grave, on est vivant et on est infiniment heureux", a déclaré Tanguy Moulin-Fournier sur France Inter.
"Nous sommes toujours restés ensemble", a-t-il ajouté en parlant de "moments très bas" mais en refusant de parler des conditions dans lesquelles la libération s’est déroulée.
François Hollande, qui a remercié les autorités camerounaises et nigérianes, a rappelé que huit autres ressortissants français restent détenus au Sahel.
"C’est un immense soulagement qui nous rend encore plus déterminés pour libérer les otages qui sont encore détenus", a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
HOLLANDE PARLE DE "CONTACTS"
Le chef de l’Etat a assuré que Paris n’avait pas versé de rançon, précisant que des "contacts" avaient été noués ces dernières semaines en coopération avec les autorités camerounaises et nigérianes.
"Nous ne changerons pas notre principe qui est le non versement par la France de rançon", a-t-il dit en insistant le "secret" indispensable à ses yeux dans les affaires d’otages.
L’enlèvement de deux Français en Afghanistan avait été tenu secret par les autorités françaises. L’un a été libéré début avril et l’autre est parvenu à s’échapper.
François Hollande a précisé avoir téléphoné à Tanguy Moulin-Fournier, un cadre de GDF Suez en poste au Cameroun depuis 2011.
Dans les jours qui avaient suivi l’enlèvement, Paris avait envoyé au Cameroun des soldats chargés de participer à l’enquête et aux recherches.
Le groupe islamiste nigérian Boko Haram avait revendiqué l’enlèvement le 25 février et réclamait, en échange de leur libération, celle de femmes et d’enfants membres de l’organisation détenus dans les prisons nigérianes et camerounaises.
"NOUS PERDONS NOS FORCES"
A la mi-mars, dans un enregistrement sonore, un homme se présentant comme Tanguy Moulin-Fournier, avait demandé à l’ambassadeur de France et au président camerounais, Paul Biya, de "tout mettre en oeuvre" pour qu’une solution soit trouvée.
Il avait confirmé que le groupe Boko Haram réclamait la libération des femmes et des enfants membres de l’organisation détenus dans les prisons nigérianes.
Une vidéo postée le 25 février sur le site internet YouTube avait précédemment montré la famille, les quatre enfants assis par terre devant les adultes, et un militant masqué.
Dans cette vidéo, l’un des ravisseurs s’exprimant en arabe menaçait de tuer les otages français si les revendications du groupe n’étaient pas satisfaites. Il accusait également François Hollande, dont les armées interviennent depuis le 11 janvier au Mali, de mener une guerre contre l’islam. Mais il ne demandait pas la fin de l’intervention française.
Tansa Musa, avec Patrick Vignal, Gérard Bon, Elizabeth Pineau et Marion Douet à Paris , édité par Yves Clarisse
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