Une
exclusion qui est le résultat du racisme ou de la xénophobie. Ses livres sont porteurs de leçons de
dignité, de courage et de détermination dans la lutte contre les
idéologies
racistes et d’extrême droite. Les jeunes peuvent apprendre de ses
expériences,
réflexions et analyses. Et puis ce qui ne gâche rien, son style moderne
et sa
langue anglaise accessible, emportent le lecteur de la première à la
dernière
page.
Malheureusement, 28 ans après le périple
de Phillips, le racisme et l’extrême droite font encore des victimes en
Europe.
Certains groupuscules néo-nazi terrorisent les immigrés ou même les
assassinent.
Le 11 mai 2006, A Anvers, en Belgique, Hans Van Themsche,
un
skinhead a tué par balles une femme noire originaire du Mali et la
fillette
blanche de deux ans qu’elle gardait et blessé par balles une femme
turque. La
tante du meurtrier de dix-huit ans, était alors député fédéral pour le
parti
d’extrême droite, Vlams Belang. Son père était un militant de longue
date du
même parti.
Le premier jour de son procès, il a fait un salut nazi à son arrivée au
tribunal et a déclaré « Oui, je le ferais de nouveau ». Pour lui les
69 personnes qu’il a tué au camp des jeunes du Parti Travailliste à
Utoya
n’étaient « pas des enfants innocents mais de jeunes gens qui
militaient
pour promouvoir des valeurs multiculturelles ».
Caryl Phillips est un écrivain
britannique. Il est né à Saint Kitts (Saint-Christophe) dans les
Antilles, en
1958. Ses parents ont émigrés en Angleterre
alors qu’il était âgé de quatre mois. Il a grandi à Leeds et
étudié
l’anglais à l’université d’Oxford.
Il est l’auteur de cinq essais et de
neuf
romans. Il a gagné plusieurs prix dont le PEN/Beyond Margins Award en
2006, le Commonwealth
Prize en 2004 et une bourse Guggenheim. The European Tribe s’est vu
décerné le
Martin Luther King Memorial Prize en 1987. “Brillant, exigeant,
… Caryl Phillips se révèle être l’un
des meilleurs et des plus productifs parmi les écrivains de sa
génération » (New York Times). Depuis
2005, il est professeur d’anglais à l’université de Yale aux Etats-Unis
d’Amérique.
Sa quête d’identité l’amène en Espagne,
à Venise et à son ghetto juif créé en 1516, en France, aux Pays-Bas et à
Amsterdam, la ville d’Anne Frank, Dublin et Belfast du temps du conflit
entre
l’IRA et la Grande-Bretagne. Il traverse aussi l’Allemagne de l’Ouest,
puis
celle de l’Est, la Pologne, la Norvège et l’Union Soviétique.
Les mauvaises rencontres sont celles
faites avec des racistes. Dans un restaurant à Munich, une femme d’une
soixantaine d’années qui est assise à une table voisine demande à voix
haute à
la serveuse « Le Schwarze. Est-il anglais ? ».
Dans la rue des
visages hostiles le regardent comme s’il était un criminel. A l’aéroport
d’Oslo, il est maltraité par les douaniers. Les hommes d’affaires
américains
qui le précèdent dans la file sont poliment traités et avec sourire.
Mais son passeport britannique ne lui est
d’aucune aide puisqu’il est noir. Il est extrait de la file pour être
interrogé.
Il doit se mettre de côté et voir tous les autres passagers être bien
traités.
Il est le seul passager qui doit répondre à toutes ces questions.
Il est
fouillé comme s’il était un terroriste. Une semaine plus tard Desmond
Tutu
était attendu au même aéroport pour recevoir son Prix Nobel de la Paix.
Le
jeune voyageur excédé demande alors aux douaniers s’ils
comptent traiter l’évêque D. Tutu de la
même manière. Mais il reçoit pour seul réponse, un « Vous pouvez-partir
maintenant. ».
Après presqu’un an de voyage, il
retourne en Angleterre. Un jour, à Londres, il se rend à la piscine et
entend
une petite fille qui dit en pleurant « Maman, cet homme est en train de
salir l’eau ». Et la mère de répondre « Calmes-toi, Shelley. Ce n’est
qu’un noiraud.
Ainsi lorsque les japonais, qui
étaient inférieurs, se sont développés technologiquement et
économiquement, que
les arabes ont eu le pétrole, que les juifs ont eu un pays, il ne resta à
l’Europe que les noirs et elle-même à mépriser ». « Finalement, la
seule certitude pour l’Europe est qu’elle peut reconnaître un
« nègre » lorsque elle en voit un. Ce qu’elle devrait faire sans
difficulté puisque le « nègre » fut le fruit de son imagination et un
produit de son esprit créatif ».
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