Dans le cadre du Comité interministériel de lutte contre les exclusions, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault va détailler ce lundi son plan quinquennal contre la pauvreté. Annoncé en décembre, ce plan avait été plutôt bien accueilli par les associations d’aides aux démunis, mais elles avaient aussi jugées les mesures prévues insuffisantes. Ces associations sont d’ailleurs montées au créneau cette semaine pour mettre la pression sur le gouvernement.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault détaillera ce lundi son plan quinquennal de lutte contre la pauvreté, dont les grandes lignes ont été annoncée en décembre lors de la Conférence nationale de lutte contre la pauvreté. Un document d’une soixantaine de pages sera ainsi présenté lors d’un Conseil interministériel. Impliquant une vingtaine de ministres, son suivi sera confié à l’ex-secrétaire général de la CFDT, François Chérèque.
Ce plan visera notamment à rehausser le Revenu de solidarité active de base (RSA « socle ») de 10% en cinq ans, ainsi que le plafond de ressources pour accéder à la couverture maladie universelle complémentaire, la CMU-C, afin de l’ouvrir à 500 000 personnes supplémentaires. Une réforme du RSA « activité » et de la Prime pour l’emploi est également évoquée.
L’hébergement pour les sans-abri est les demandeurs d’asile est aussi au programme. Huit mille places sont prévues en 2013. Mais le collectif des associations unies, qui regroupe 33 associations d’aides aux démunis, réclame une réforme en profondeur de l’hébergement d’urgence.
Car les attentes sont fortes. « Je voudrais rappeler au gouvernement qu’il existe un ensemble de dispositifs qu’on peut mobiliser plus fortement si on veut bien s’en donne la peine. Il faut aussi à la fois articuler des mesures d’urgence immédiates pour répondre aux situations de nos concitoyens les plus fragiles qui sont à la rue aujourd’hui. Je rappelle qu’il y a eu plus de 400 morts dans la rue l’année dernière. On ne peut pas l’accepter, lance Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre. Mais il faut aussi des mesures structurelles qui changent profondément la politique du logement et donnent des perspectives nouvelles aux situations de mal-logement et aux mal-logés dans notre pays aujourd’hui ».
Toujours dans une logique d’interpellation du gouvernement, le collectif initie un dispositif original, « un baromètre » sur 20 départements pour contrôler l’action des préfets. « Il y a une très forte inquiétude des associations concernant le décalage entre la parole politique et ce qui se met oeuvre sur l’ensemble du territoire. Les associations vont contrôler l’action de l’Etat, territoire par territoire, pour voir si les personnes sont réellement accompagnées et s’il n’y a pas de remise à la rue. Très clairement, s’il y a des remises à la rue, on le dénoncera car par rapport aux engagements pris, ce serait inacceptable », avertit ainsi Florent Gueguen, directeur de la Fédération d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS).
Chaque mois, un bilan mensuel des places mobilisées dans ces 20 départments dans le cadre du plan hivernal sera publié.
François Chérèque, de la CFDT au rôle de « Monsieur Pauvreté » du gouvernement
Retiré du syndicalisme, François Chérèque n’aura pas connu longtemps le désoeuvrement. Nommé en conseil des ministres à l’Inspection générale des affaires sociales, il a aussi hérité de la présidence du think tank Terra Nova, proche du Parti socialiste. Le voilà aujourd’hui bombardé « Monsieur Pauvreté » du gouvernement.
Même si l’ex-numéro 1 de la CFDT s’était abstenu de toute prise de position pendant la présidentielle, ses nouvelles fonctions ne manqueront pas de nourrir les critiques sur les nominations politiques entendues à chaque alternance. Elles révèlent surtout la proximité idéologique entre le pouvoir socialiste aujourd’hui et la CFDT, syndicat réformiste par excellence.
François Hollande a fait de la négociation et de la social-démocratie l’apha et l’omega de sa politique sociale. Jacques Delors, l’un des champions de la deuxième gauche et proche de la CFDT, ne fut pas pour rien son mentor jusqu’au début des années 90. Le père de François Chérèque, Jacques Chérèque, avait d’ailleurs été ministre de Michel Rocard. Et dans la même logique, la CFDT a été il y a dix jours la seule grosse centrale syndicale à signer avec le patronnat l’accord sur la sécurisation de l’emploi.
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