L’exil de Marc Ravalomanana en Afrique du Sud mène à une candidature surprise : l’ex-président a désigné son épouse Lalao comme candidate de son parti à l’élection présidentielle. Le premier tour est prévu le 24 juillet.

Lalao Ravalomanana en compagnie de son mari Marc, ancien président malgache exilé depuis 2009 - AFP.
"Nous avons décidé de présenter Lalao Ravalomanana [épouse de l’ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud] à l’élection présidentielle", a indiqué Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance, hier [14 avril]. Il a ainsi annoncé la décision prise durant la rencontre entre la délégation composée d’une trentaine de membres, dont les ténors de la formation politique, et son chef de file en Afrique du Sud, ce week-end.
Le camp de l’ancien président a mis une condition à sa participation aux différentes consultations populaires. "Nous affirmons notre volonté d’aller aux élections pour sortir de la crise. C’est le seul moyen de mesurer les forces des partis politiques", a soutenu Mamy Rakotoarivelo. "Mais nous boycotterons le scrutin si l’on refuse le dossier de notre candidate", a-t-il déclaré.
L’ex-président réussit à s’imposer
La réunion des dirigeants de la mouvance Ravalomanana en Afrique du Sud a également adopté une autre résolution importante. "Le président [Marc Ravalomanana] a personnellement décidé de ne revenir au pays qu’après les élections. Nous allons appliquer nous-mêmes les dispositions de la feuille de route une fois que nous serons au pouvoir si le régime et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) rechignent à le faire", a indiqué Mamy Rakotoarivelo.
Dans une certaine mesure, Marc Ravalomanana est arrivé à imposer sa position aux membres de sa mouvance durant la réunion des deux parties. L’ancien chef de l’Etat s’était montré ferme sur le choix du candidat de la mouvance durant son intervention téléphonique au cours de la manifestation de ses partisans à Behoririka, samedi. Il avait laissé entendre qu’une partie de la direction de la mouvance avait quelque velléité de présenter, sans son consentement, un candidat à la course à la magistrature suprême.
Nouvelle offensive
À l’instar de Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du Tanora malaGasy Vonona, parti fondé par Andry Rajoelina, président de la Transition, le régime se montre prudent devant l’évolution de la situation. "Nous allons encore réfléchir sur ces décisions", a souligné la vice-présidente du Conseil supérieur de la Transition, après avoir minimisé le retour de l’ancien président après les scrutins. "C’est une évidence. Il n’y a pas de raison pour qu’il revienne au pays une fois qu’il ne se présente pas aux élections", a-t-elle réitéré. Lanto Rakotomavo a banalisé les décisions de la mouvance Ravalomanana pour éviter de la mettre en position de force pour négocier.
Avec une telle offre, le camp Ravalomanana tente une nouvelle offensive à une période charnière de la Transition. Il essaie de mettre le régime et la communauté internationale dos au mur. Dans les conditions actuelles, la candidature de Lalao Ravalomanana risque fort de passer à la trappe car elle ne remplit pas les conditions d’éligibilité. Le code électoral exige une résidence "physique" de six mois pour tous les candidats au moment du dépôt de candidature. Ce qui n’est pas le cas pour l’épouse de l’ancien président.
Equipe de campagne désignée
La mouvance Ravalomanana se repositionne sur l’échiquier politique à la veille des élections. Les décisions ont été prises au moment de l’arrivée à Madagascar de Joaquim Chissano, ancien président mozambicain et médiateur de la crise, et la veille de la réunion "préparatoire" en vue d’une "réconciliation", organisée par le Conseil chrétien des Eglises alors que l’ancien président Didier Ratsiraka, a annoncé son retour pour stimuler cette rencontre.
La rencontre entre l’ancien président Marc Ravalomanana et une lourde délégation de sa mouvance en Afrique du Sud, ce week-end, n’a pas uniquement décidé du nom de la candidate de la mouvance à la présidentielle. Elle a aussi mis en place une équipe pour gérer la campagne. Selon certaines indiscrétions, Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès, Pierrot Botozaza, vice-Premier ministre chargé de l’Economie et de l’industrie, et Guy Rivo Randrianarisoa, porte-parole de la mouvance, constituent ce "comité technique". Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente du Conseil supérieur de la Transition, complète le tableau d’une équipe qui, a priori, représente les tendances au sein de la mouvance, hormis celles du Malagasy Mitolona ho an’i Madagasikara et du Teza. Le cas du Parti social démocratie est une question à part.
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