Agnès Maulard-Lelong est jugée ce mardi devant le tribunal correctionnel de Tarascon. Cette institutrice d’Arles est poursuivie pour « manquement à une obligation particulière de prudence » et pour « homicide involontaire » après la mort du petit Khoren Grimaldi, 11 ans. Le 26 mai 2011, le jeune garçon était retrouvé pendu à un porte-manteau dans le couloir de son établissement, après avoir été exclu de sa classe.
Ce mardi, l’institutrice a tenté de s’expliquer devant les juges, se contredisant sur son sentiment de culpabilité : « Je ne pense pas que je sois responsable de la mort de Khoren », a tout d’abord déclaré Agnès Maulard-Lelong avant de confier le contraire quelques minutes plus tard et de s’excuser auprès des parents de la victime.
« Je ne veux plus te voir »
Agnès Maulard-Lelong, 42 ans, avait puni le petit Khoren en lui disant, selon le témoignage de plusieurs camarades : « En classe les écoliers travaillent, tu n’as pas un comportement d’écolier, tu ne travailles pas, va avec les manteaux ». Quarante-cinq minutes plus tard, l’écolier était retrouvé inanimé, le T-shirt accroché à une patère. Il décèdera quatre jours plus tard à l’hôpital à Marseille.
Ce mardi, le président du tribunal correctionnel a longuement interrogé l’enseignante sur le « temps inhabituellement long » de la punition qui, selon des inspecteurs de l’Education nationale entendus pendant l’enquête, ne correspond pas à la « période d’isolement momentané » auquel elle doit correspondre. « Je ne suis pas restée 45 minutes sans le voir (...) des élèves sortaient lui parler », a objecté l’institutrice. Mais toujours d’après les camarades de Khoren, elle aurait refusé de le réintégrer en lui assénant : « Je ne veux plus te voir ».
"S’en sortir avec une pirouette"
Pour l’avocat de la famille Grimaldi, l’institutrice a fait preuve d’un défaut de surveillance : « Mme Lelong n’avait pas la possibilité de surveiller Khoren, c’est ce qui a rendu l’accident possible » a déclaré Me Sayn-Urpar. « Les parents sont là pour qu’une telle chose ne se reproduise pas ».
Pour la mère de la victime, la phrase de la maîtresse indiquant à Khoren d’aller « avec les manteaux » a causé l’accident. « Plutôt que subir une humiliation, il a voulu s’en sortir par une pirouette », s’accrochant ainsi avec son vêtement, estime Laure Grimaldi.
Si elle est reconnue coupable, Agnès Maulard-Lelong encourt cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
La dépêche
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