Mort de Ben Laden : al-Jazeera publie un rapport qui dérange Islamabad

Redigé par IGIHE
Le 10 juillet 2013 à 07:32

Incompétence et négligence du gouvernement, de l’armée et des services secrets pakistanais. Le rapport de la commission chargée, dans le pays, d’enquêter sur les raisons pour lesquelles Ousama Ben Laden a pu habité pendant près de dix ans sur le sol pakistanais sans être inquiété, est très dur. C’est peut-être pour cela qu’il n’avait jamais été rendu public, alors qu’il est entre les mains du gouvernement depuis six mois. La chaîne de télévision al-Jazeera s’est procurée une copie du rapport, et vient de le (...)

Incompétence et négligence du gouvernement, de l’armée et des services secrets pakistanais. Le rapport de la commission chargée, dans le pays, d’enquêter sur les raisons pour lesquelles Ousama Ben Laden a pu habité pendant près de dix ans sur le sol pakistanais sans être inquiété, est très dur. C’est peut-être pour cela qu’il n’avait jamais été rendu public, alors qu’il est entre les mains du gouvernement depuis six mois. La chaîne de télévision al-Jazeera s’est procurée une copie du rapport, et vient de le mettre en ligne. On y découvre entre autres des détails surprenants sur la vie quotidienne du chef d’al-Qaïda.

Oussama Ben Laden mettait un chapeau de cow-boy pour que les satellites ne voient pas son visage. Lorsqu’une de ses femmes accouchait, pour éviter d’être repéré, le dirigeant d’al-Qaïda affirmait qu’elle était sourde et muette, car elle parlait l’arabe et non l’ourdou, la langue officielle au Pakistan.

Lorsqu’Oussama Ben Laden a été arrêté pour excès de vitesse (ou plutôt son chauffeur), l’agent de police l’a finalement laissé repartir après une petite discussion. Il faut dire que le chef d’al-Qaïda avait depuis longtemps rasé sa fameuse barbe.

Au-delà de ces détails, le rapport nous apprend que lorsque M. Ben Laden est arrivé en 2005 dans la ville-garnison où il sera tué, Abbottabad, la même année, les services secrets pakistanais refermaient son dossier, estimant qu’il n’était pas dans le pays.

La vulnérabilité du Pakistan

Les auteurs du rapport s’étonnent que personne (voisins, services secrets, armée) n’ait noté la taille et la forme étrange de la maison, les barbelés, l’absence de voitures ou de visiteurs pendant six ans. « Cela dépasse tout simplement l’entendement », observent-ils.

S’ils affirment n’avoir trouvé aucune preuve de complicité avec l’armée ou le gouvernement, ils précisent aussi ne pas pouvoir éliminer toute éventualité de connivence.

Enfin, revenant sur l’opération américaine qui a abouti à la mort d’Oussama Ben Laden, le rapport, très dur sur ce point, conclut qu’à moins d’un changement radical dans la stratégie de défense du pays, le Pakistan reste vulnérable à ce type d’attaques étrangères.

RFI


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