Après une semaine d’interruption du procès, le Dr Mugesera a recomparu devant les juges en ce 15 avril pour répondre des crimes dont il est accusé relatifs à son discours incendiaire de Kabaya de novembre 1992

Le Ministère public lui a demandé de s’expliquer sur une séquence de son discours où il montrait qu’il avait une haine contre certains politiciens dont l’ancienne Premier Ministre, Agathe Uwilingiyimana qui, par la suite à été sauvagement massacrée aux tout débuts du génocide des Tutsi de 1994.

La séquence de ce discours est libellée comme suit :
“Un point important ! Nous devons nous lever comme un seul homme. Celui qui va agresser un des nôtres, nous nous liguons pour ne pas lui donner un passage. Nos inspecteurs (des écoles ndlr) n’iront nulle part. Que les autres qui vont être nommés soient affectés à Nyaruhengeri, région de la femme Premier ministre pour élever les siens. Prenez ceci pour dit”

Mugesera déclare ne pas être lié à l’assassinat de la femme Premier ministre, qu’il n’avait rien contre elle, qu’elle a fondé sa famille dans sa région natale (le sud). “Je n’ai tué personne tout autant que je n’ai dirigé d’attaqué sur qui que ce soit. Je n’ai eu qu’une seule haine contre Faustin Twagiramungu (ancien Premier Ministre) pour des postes politiques”, a-t-il déclaré à la Cour.

Sur les 5 chefs d’accusation dont il est poursuivi, il a déjà plaidé non coupable sur quatre. Il maintient mordicus que les ennemis auxquels il fait allusion dans son discours sont des gens qui avaient attaqué le Rwanda venus d’Ouganda.