Cette question, tout le monde se la pose parce que l’armée nigériane, à travers un communiqué publié ce19/08/2013, donnait pour mort Abubacar Shekau, le chef de la secte islamiste Boko Haram.

On se la pose aussi parce que si cette information était confirmée par d’irréfutables preuves, il s’agirait d’une grande victoire contre cette secte islamiste alliée à Al Quaida en particulier, et contre le terrorisme islamiste dans son ensemble au Nigéria.

Malheureusement, on semble loin d’une telle issue. En fait, même au sein des forces armées nigérianes, ce n’est pas tout le monde qui préfère s’aventurer sur ce terrain glissant. Certains hauts gradés préférant la prudence, se refusent de confirmer cette mort. Prudence d’autant plus requise que ce n’est pas la première fois que des informations sur la probable mort du chef terroriste soient distillées par les autorités nigérianes sans qu’elles ne se confirment.

Abubakar Shekau, le chef du groupe islamiste Boko Haram

Dans le cas présent, les informations fournies sont d’autant plus contestables d’autant plus que les éléments de preuve ne sont pas encore révélés au grand jour. Dans le communiqué rendu public, on apprend simplement qu’Abubakar Shekau, blessé depuis le 30 juin dernier lors de combats entre les forces armées nigérianes et les combattants de sa secte, aurait été clandestinement évacué au Cameroun où il aurait succombé suite de ses blessures. Mais aucune preuve ne vient étayer cette annonce. Ce communiqué n’a nulle part fait mention de la dépouille du leader terroriste.
Cependant, dans ce même communiqué, les autorités nigérianes prennent le soin de contester l’authenticité de la vidéo que la secte Boko Haram a fait diffuser le 12 août, et dans laquelle un homme se présentant comme étant Abubakar Shekau contestait sa prétendue mort. Il s’agirait d’un montage destiné à galvaniser les combattants djihadistes de la secte, indique ce communiqué !

Le porte-parole national de l'armée nigériane, le Général Chris Olukolade

Notons que dans cette guerre de communication, la manipulation peut venir de partout, y compris de chez les troupes loyalistes. Elles peuvent elles aussi se servir d’un tel communiqué pour réduire au néant le moral de ces combattants djihadistes. D’où cette prudence avec laquelle tous les observateurs avisés, appréhendent cette information. Néanmoins, si l’information s’avère vraie, les forces armées nigérianes pourront jubiler.

Rappelons que la tête du chef de la secte Boko Haram est mise à prix par les Etats-Unis. Celui qui le tuerait ou donnerait les informations permettant de le capturer vif ou mort, engrangerait la rondelette somme de 7 millions de dollars américains.