Hillary Clinton a jugé insuffisante une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU préconisée par Moscou.
Russes et Américains ont étalé de nouveau au grand jour dimanche leurs divergences sur la guerre en Syrie, le jour même où le médiateur international Lakhdar Brahimi est attendu au Caire pour sa première mission de paix depuis son entrée en fonction.
La nouvelle dispute entre la Russie, alliée de poids du régime du président Bachar el-Assad, et les États-Unis, qui réclament son départ, survient alors que M. Brahimi a jugé "indispensable" le soutien de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise qui a éclaté il y a près de 18 mois.
Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, qui a pris officiellement ses fonctions le 1er septembre, arrive dans la journée au Caire, mais n’entamera ses entretiens que lundi matin avec des responsables de la Ligue arabe, dont son chef Nabil al-Arabi, selon une source à l’organisation.
Il prévoit de se rendre aussi à Damas bientôt, après que "les derniers détails de cette visite auront été finalisés", selon son porte-parole. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août, admettant l’échec de ses efforts et l’attribuant à un manque de soutien des grandes puissances.
Les nouvelles divergences entre Moscou et Washington viennent confirmer les craintes d’une persistance du blocage des efforts internationaux pour un règlement du conflit, déclenché en mars 2011 par un mouvement de contestation pacifique qui s’est militarisé face à la répression menée par le régime.
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, qui s’est entretenue samedi avec son homologue russe Sergueï Lavrov, a jugé insuffisante une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU préconisée par Moscou, qui veut pousser cette instance à adopter un accord conclu en juin sur les principes d’une transition politique en Syrie et qui n’appelle pas au départ de M. Assad.
"Cela n’a pas de sens de passer une résolution sans conséquence parce que nous avons déjà vu plusieurs fois qu’Assad passait outre et continuait d’attaquer son propre peuple", a-t-elle dit au dernier jour du sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe.
Elle a dit qu’elle continuerait à travailler avec M. Lavrov sur une résolution liée à l’accord de Genève tout en répétant qu’elle ne serait "efficace que si elle inclut des conséquences en cas de non-respect". Mme Clinton a ajouté que si les différends persistent, "alors nous oeuvrerons avec des États partageant le même point de vue pour soutenir une opposition syrienne afin de hâter le jour où Assad tombera".
Les alliés européens des États-Unis ont évoqué samedi de nouvelles sanctions contre Damas, et le ministre belge Didier Reynders a même mentionné un "devoir d’ingérence" si Moscou et Pékin continuaient de bloquer les initiatives internationales. "Est-ce qu’on laisse s’installer cette guerre civile, qui sera de plus en plus violente (...) ou est-ce qu’on estime que le devoir d’ingérence doit à un moment donné prendre le dessus ?" a-t-il dit.
Entre-temps, les violences continuaient de faire rage sur le terrain. L’armée a bombardé le matin à l’artillerie lourde plusieurs localités pour tenter d’en déloger les rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
À Alep, deuxième ville du pays, à 355 km au nord de Damas, les bombardements ont touché le quartier al-Midane, provoquant la destruction de plusieurs habitations, a précisé l’ONG, qui s’appuie sur un réseau de militants et de témoins.
Les troupes ont également pilonné plusieurs villages de la province de Deraa (sud) de même que des localités de la province d’Idleb (nord-ouest). Dans l’est du pays, à Deir ez-Zor, trois civils ont péri dans les violences, selon l’OSDH.
Selon l’OSDH, près de 140 personnes sont mortes samedi, en majorité des civils. Depuis le début du conflit, plus de 26 000 personnes ont été tuées, selon l’OSDH, et 20 000, selon l’ONU. De plus, des centaines de milliers de Syriens ont fui le pays.
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