"Quelles sont d’autres motivations ethniques des Français qui sont entrés dans des opérations de vérification de l’identité éthnique des Rwandais dans leur pays si ce n’est, à la fin, de les massacrer ?", a dit le Dr Jean Damascène Bizimana, le Secrétaire Exécutif de la CNLG/Commission Nationale de Lutte contre le Génocide alors qu’il participait à la commémoration de la mémoire des Tutsi génocidés à Murambi de l’ancienne préfécture de Gikongoro.

Il faisait allusion aux barrières érigées sur les grandes chaussées nationales par les militaires français de l’opération Amaryllis et de la mission de coopération technique à l’entraînement des milices Interahamwe de 1993 à 1994.

"Les Rwandais ont perdu leur dignité aux yeux de la Communauté internationale quand ils se sont laissés gaver de l’idéologie du divisionnisme qui a culminé au génocide des Tutsi de 1994", a dit le docteur Bizimana rappelant que les militaires français érigeaient, peu avant 1994, des barrières sur les routes et exigeaient aux passants d’exhiber leurs cartes d’identité ethnique d’alors...

Le Secrétaire Exécutif de la CNLG faisait ces déclaration dans une allocution de ce 21 avril au Centre Mémorial de Murambi de l’actuel district de Nyamagabe où sont inhumés plus de 50.000 Tutsi à qui de féroces interahamwe ont brutalement et sauvagement enlevé la vie en 1994.

"Les Rwandais ont étés déshumanisés par des Etrangers qui avaient été autorisés par le pouvoir d’alors à ségréguer les Rwandais. Les Rwandais ont été tués par des étrangers dans leur pays. Au delà de l’impensable, un étranger conçoit et organise le génocide dans ton pays le Rwanda sur les nationaux. Nous avons vécu de pires moments de l’histoire, raison pour laquelle nous devons utiliser des forces surhumaines pour éradiquer ce mal", a-t-il ajouté trouvant que même si toutes ces actions criminelles étaient dirigées contre les Tutsi, elles habillaient de l’opprobre au Rwanda.

"Tenez ! A la porte sud d’entrée de Kigali dite GITICYINYONI, vous arrivez au niveau de la barrière. L’ordre vous est donné d’exhiber vos cartes d’identité. Toi tu te dis : ’ce n’est rien ! On cherche à retenir le Tutsi. Moi je suis quitte !!!’. Comment se dire qu’il n’y a pas de problème, parce que tu n’es pas Tutsi ? Comment un étranger, Français de surcroît, t’intime-t-il l’ordre de sortir de ton bus ? Au nom de quel principe ? Des noms que nos parents nous ont attribué, y en avait-il ceux qui t’identifiait au Hutu, donc non concerné par le sort de l’autre ethnie ? Un étranger qui te tuerait dans ton propre pays, comment peux-tu comprendre cela ?", a-t-il insisté tentant une leçon de philosophie du vivre ensemble en harmonie des Rwandais.

J.D. Bizimana a alors tiré une conclusion montrant que le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 a été réussi parce que "celui qui n’était pas ciblé candidat à la mort, comme il ne se sentait pas concerné, doit avoir une vision courte s’il a pu se sentir bien aise et content de voir son voisin tutsi de colline génocidé".

"Oui, sans contredit le génocide a été conçu pour éliminer les Batutsi. Mais alors, pensez-vous que ceux qui veulent rééditer ce triste exploit visent uniquement les Batutsi ou c’est plutôt tous les Rwandais ?", a-t-il lancé au Public venu nombreux dans ce Mémorial montrant que "un mal qui attaque un voisin doit être combattu en toute solidarité".

Le Gouverneur de la Province du Sud présent à la cérémonie est lui aussi revenu sur la question encouragent les paysans à une culture de la solidarité pour combattre le malheur d’où qu’il vienne. "Ces ennemis nous divisent pour que nous retournions les eus contre les autres dans le seul but de mettre à genou le Rwanda", a-t-il dit.

Pour exorciser cette criminelle idéologie du génocide, le Gouverneur Munyentwari a parlé du cas d’un criminel qui a abattu à la machette la vache d’un voisin dans le District de Karongi en Province de l’Ouest.

Le Gouverneur a développé une rhétorique accusant les lobbies ou puissances étrangers qui appuient les négationnistes et autres idéologues rwandais du génocide dans leurs projets obscurs de dévastation du Rwandais.

"Ce commanditaire du malheur pour les Rwandais ne t’épargnera pas toi non plus. Quand il sèmera la zizanie parmi les Rwandais, personne ne sera épargné. Tout le monde sera atteint", a dit le Gouverneur

Après avoir évoqué le fait qu’au cours des apparitions de la Sainte Vierge Marie de Kibeho au cours des années d’avant guerre et comment les pélerins originaires de même contrée se rassemblaient solidairement pour reprendre tous le chemin du retour autant qu’ils étaient venus, cela l’a inspiré pour lancer une métaphore montrant que les liens de solidarité et de convivialité doivent être renforcé plus que jamais pour conjurer un sort que l’Occident veut nous jeter.

"Regardez bien, le monde n’a pas de parapluie pour se couvrir du ciel. Notre parapluie à nous c’est la rwandité. C’est lui et rien d’autre, Sans lui, nous ne pouvons pas poser nos pieds sur cette terre qui brûle. Ce qui peut nous aider en tant que Rwandais, qui peut nous ramener notre dignité inviolable, c’est nous souder autour de la rwandité", a-t-il ajouté déroulant ses talents de grand orateur.

A-t-il été compris par cette foule anonyme qui écoutait sans broncher ni état d’âme ?

Le Gouverneur a montré que cette solidarité commence par se liguer autour de la mémoire des victimes du génocide des Tutsi pour qu’il ne se réédite plus jamais. "Sans quoi ce génocide peut recommencer à cause des intérêts contradictoires des uns et des autres. Il peut se manifester ici ou ailleurs dans le monde", a dit le Gouverneur.