Le Président Paul Kagame vient de réagir aux déclarations de John Kirby, Porte-parole du Département d’Etat américain selon lesquelles "Les Etats-Unis sont profondément déçus de voir que le président Paul Kagame a annoncé son intention de se présenter à un troisième mandat"

"Les Etats-Unis pensent que les transitions constitutionnelles sont essentielles pour les démocraties et que les tentatives de changer les règles afin de se maintenir au pouvoir ne font qu’affaiblir les institutions démocratiques", a-t-il ajouté.

Sur son compte Twitter, le Président Kagame qui a confirmé ce 1er janvier 2016 l’invitation de son peuple pour un troisième mandat trouve que « Les Rwandais ont leurs destinées en leurs mains, que personne d’autre ne doit se sentir concerné ».
« Les Rwandais portent le poids de leurs responsabilités qui ne doivent peser qu’à eux-mêmes », a-t-il dit voulant préciser que les décisions du peuple sont souveraines surtout quand elles sont exprimées par le biais d’un référendum.

« Il y a beaucoup de choses qui sont très décevants dans le monde. Nous espérons porter notre propre croix et ne pas être un fardeau pour les autres. Les problèmes africains de pauvreté, de maladies épidémiques, de gouvernance ou de technologie ne seront pas facilement réglés avec de telles profondes attitudes décevantes »,

a écrit Kagame sur son Twitter réagissant au Communiqué du Département d’Etat américain exprimant sa déception à l’annonce du Président Kagame d’accepter l’invitation à briguer son troisième mandat après 2017.

« Kagame a une personnalité extraordinaire qui ne se voit qu’une fois dans un siècle », a dit ce dimanche Moussa Fadhil Harerimana, ministre de la sécurité publique et président d’un parti dit PDI (Parti Démocratique Idéal) qui a toujours vanté les mérites et les réalisations de ce Président de la République hors du commun.

D’autres observateurs intéressés ont analysé le contexte actuel et la situation des Grands Lacs et la mobilité et l’extension des FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda ennemis du régime rwandais vers le Burundi montrant ainsi un problème qui ferait que les Rwandais voudraient voir Kagame séjourner encore 7 ans au Pouvoir.

D’autres le préfèrent à d’autres locataires potentiels au Village Urugwiro le temps de dynamiser la Bourse des Valeurs (RSE/Rwanda Stock Exchange) afin que les grandes et géantes entreprises commerciales et industrielles ayant un statut flou soient côtées à la bourse devenant ainsi anonymes et générant une épargne publique assez grande pour le plein épanouissement du capitalisme rwandais.

Enfin, certains analystes économistes locaux trouvent que Kagame étant le seul garant de la sécurité dans laquelle il investit toutes ses forces, n’est pas satisfait de l’état actuel de l’économie rwandaise qui n’est bâtie qu’essentiellement sur les services.

« Le moment est venu de construire des industries compétitives sur le marché de la région. Kagame a déjà poussé loin dans la promotion des infrastructures nécessaires y compris le projet de chemin de fer. Il a beaucoup de chantiers en cours dont il doit surveiller avec son doigté la réalisation. Les Rwandais savent sa poigne en cette matière. C’est pourquoi ils ne veulent pas le laisser partir. Ils n’ont pas confiance en son éventuel successeur du moins pour ce mandat qui vient après 2017 », a confié un économiste rwandais qui a requis l’anonymat.

Apparemment Kagame lui aussi n’a pas goût à rester éternellement au pouvoir. Il a promis que « l’alternance au pouvoir viendra en son temps ». Puis carrément comme pour dire qu’il ne restera pas au pouvoir après son troisième septennat :

« En son temps, l’alternance au pouvoir sera rendu possible. Elle sera une réalité d’ici peu. Cette alternance ne sera pas un objectif en soi. Elle sera justifiée pour ne pas servir uniquement d’exemple”, a-t-il dit au cours de son traditionnel discours de présentation de meilleurs vœux à la nation en ce début de l’an 2016.