C’est un Kagame tout autre, calme, qui s’est présenté en compagnie de la Première Dame Jeannette au Mémorial de Génocide de Gisozi pour déposer des gerbes de fleurs à la tombe et allumer la Flamme de l’Espoir.

"Même si cette cérémonie se fait pour la 24ème fois, c’est comme si elle se faisait pour la première fois", a-t-il dit dans son allocution faisant allusion à l quantité de douleur qu’éprouvent les rescapés du génocide et tous les Rwandais face à l’étendue d’horreurs qu’ils ont vécus au cours de cette période sombre de l’histoire du Rwanda du 7 avril à juillet 1994.

"Cette mémoire nous ramène à notre histoire que nous repensons, une sombre et triste histoire que nous ne devrons plus jamais voir se rééditer. Pour cela beaucoup de choses doivent se faire, des stratégies doivent être sans cesse prises pour que plus jamais le génocide au Rwanda soit une réalité", a dit Paul Kagame décontracté se montrant plus stratège et pas du tout vaincu par des sentiments à fleur de peau.

Les Stratégies, il les a pensées tout haut. Pour lui, il faut d’abord s’approprier de sa propre histoire, l’assumer et tirer des leçons qui s’imposent.

"Nous citoyens Rwandais sommes les premiers concernés par ce qui nous est arrivé. C’est notre histoire, c’est notre problème. Un apport étranger ne peut venir qu’en complément quand bien même la cause de notre triste histoire a été largement alimentée, attisée par des éléments étrangers", a-t-il dit en une sorte d’emphase ne voulant pas trop s’y éterniser et décidant que l’heure est à l’autoreconstruction morale et économique de la société rwandaise avec préalablement la promotion de l’élan de solidarité sociale dans une forte sécurité du territoire.

Cette 24ème commémoration du génocide survient au moment où la Communauté internationale hier rébarbative, commence à comprendre le lourd poids de ce génocide des Tutsi du Rwanda.

"Il a fait un grand temps pour que la Communauté internationale, l’Assemblée Générale des Nations Unies, adopte une une résolution consacrant le terme "Génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda de 1994" et que la Belgique prépare dans des conditions difficiles une proposition de loi réprimant les négationnistes du génocide des Tutsi de 1994", a dit dans une courte communication de ce jour, le Dr Jean Damascène Bizimana, Secrétaire Exécutif de la CNLG/Commission Nationale de Lutte contre le génocide et fier du train actuel où vont les choses.

Pour cette personnalité publique qui tient l’Observatoire des indicateurs de lutte contre le génocide, il y a lieu de se féliciter du fait que "la commémoration du génocide des Tutsi n’est plus affaire des seuls survivants, tous les citoyens rwandais la commémorent dans un élan de réconciliation et solidarité positive".

Du Pape François qui a reconnu et demandé pardon au nom des prélats et paroissiens de l’église rwandaise qui ont trempé dans ce génocide des Tutsi de 1994 aux témoignages des militaires français en mission "Turquoise" ; ceux-ci Lt-Col Guillaume Ancel, La Fin du Silence et l’Adjudant Thierry Prungnaud dans "La France au coeur du Génocide des Tutsi ", le docteur Jean Damascène Bizimana trouve que la situation se décante de mieux en mieux.

Le conférencier autant que le Président Paul Kagame n’ont pas prolongé la réflexion montrant que la France mis dans le collimateur tente de tout faire pour une renormalisation des relations bilatérales franco rwandaises mises sérieusement à mal par le fait qu’elle n’a jamais voulu atteste son rôle dans le génocide perpétré contre les Tutsi, qu’au contraire, elle a toujours protégé les anciens dignitaires du régime Habyarimana et autres leaders d’opinion d’alors présumés criminels de génocide des Tutsi qui ne sont pas du tout inquiétés par la justice de ce pays.

Comment Paul Kagame apprécie-t-il ce nouveau développement international de la perception du génocide des Tutsi de 1994 ?
Le mot de la fin du Chef de l’Etat est un appel à tous les citoyens rwandais de continuer la reconstruction de leur pays et d’éviter une contagion idéologique des semeurs en eaux troubles, les négationnistes du génocide, certains Rwandais de la diaspora autant que d’autres comploteurs dans le dos du Rwanda qui tentent d’importer au Rwanda leur marchandise avariée du divisionnisme.