Il a été démontré que la circoncision peut diminuer le risque de transmission du VIH et des maladies sexuellement transmissibles en Afrique. Maintenant, un nouveau dispositif connu sous le nom de circoncision Prepex permet de circoncire sans intervention chirurgicale, ni perte de sang, par des infirmières, qui n’ont pas besoin de formation approfondie pour l’utilisation de l’appareil.

Le gouvernement rwandais a terminé son troisième essai de Prepex sur 600 volontaires et a conclu que le dispositif est un moyen sûr et efficace pour procéder à des circoncisions. Il vise maintenant à réduire les nouvelles transmissions du VIH à cinquante pourcent, en partie grâce à une campagne de circoncision de deux millions d’adultes au cours des deux prochaines années.

Les résultats ont été présentés à la 16e Conférence internationale sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a déclaré : « L’innovation est la clé pour atteindre l’objectif de circoncision des 20 millions d’adultes en 2015 et d’économiser des millions de vies. Des dispositifs tels que Prepex ont le potentiel pour faciliter à une échelle sûre et rapide la circoncision masculine dans la prévention du VIH/SIDA, ce qui est un besoin urgent en Afrique sub saharienne. Nous félicitons le gouvernement du Rwanda pour sa progression scientifique dans la prévention du VIH au bénéfice de la région ».

Une évaluation de l’Organisation mondiale de la Santé affirme que l’étude de l’appareil Prepex fournit une preuve supplémentaire que la circoncision effectuée par des infirmières par l’utilisation du périphérique Prepex est rapide, sûr et efficace, permettant une procédure sans effusion de sang qui ne nécessite pas d’anesthésie injectée, sans sutures ni d’autres paramètres de stérilisation.

« Nous ne sommes pas disposés à permettre à nos faibles ressources du système de santé de nous dissuader de notre mission : celle de créer un Rwanda sans VIH, nous nous engageons à trouver des solutions innovantes, sûres et efficaces pour y arriver », a déclaré la ministre de la santé, le Dr Agnès Binagwaho.

« Cette étude montre qu’avec le dispositif Prepex nous pouvons faire des circoncisions, non pas par des chirurgiens et des médecins, mais plutôt par des infirmières, ceci apporterait au niveau national, une contribution significative à notre système de santé publique », ajoute-t-elle.

Il y a eu une certaine controverse quant à l’efficacité de la circoncision pour prévenir l’expansion du VIH. Les taux de circoncision sont beaucoup plus élevés aux États-Unis qu’en Europe occidentale, mais les cas de VIH demeurent obstinément élevés aux États-Unis et en Europe occidentale contrairement à ce que l’on pourrait s’attendre si la circoncision est tellement efficace.

Alors que de nombreux médecins sont d’accord quant à son efficacité en Afrique, le sujet a ses détracteurs qui exigent plus de recherches et des preuves scientifiques. Comment fonctionne le dispositif ?

L’appareil fonctionne essentiellement par l’arrêt du flux sanguin vers le prépuce. Il reste en place pendant une semaine, après quoi, il est retiré avec le prépuce qui est mort à cause du manque de circulation sanguine.

Le temps moyen pour l’installation de l’appareil est inférieure à trois minutes avec l’avantage que cela n’implique pas une intervention chirurgicale ou de causer la perte de sang, donc peut se faire par des infirmières.

L’opération peut avoir lieu dans la salle de consultation d’un médecin régulier.

Au Rwanda, il n’y a que 300 médecins formés pour environ 10 millions de personnes et près de 90 % de la population vivent dans des zones rurales qui manquent d’équipements stériles.

L’analyse montre que l’intensification de la circoncision par le biais des procédures non chirurgicales drainerait les ressources de chirurgiens qui travaillent dans des zones vitales d’économie, sans parler de la résistance probable de la population locale.

L’étude a été approuvée par le Comité national d’éthique du Rwanda et a été menée à l’Hôpital militaire de Kanombe, à Kigali au Rwanda entre Juillet 2011 et Octobre 2011.