Le septuagénaire rwandais, interpellé la semaine dernière à Cambrai, où il vivait depuis des années, sera présenté demain à la cour d’appel de Douai.
Ce jeudi en théorie, est programmée une audience à huis clos de la chambre de l’instruction de Douai, au cours de laquelle doit être étudié le mandat d’arrêt international émis en mai 2013 par la justice rwandaise : Kigali demande l’extradition de ce résident cambrésien, afin qu’il réponde, entre autres, des faits de génocide qui lui sont reprochés - par génocide, s’entend le massacre des Tutsis perpétrés il y a 19 ans au Rwanda.
L’identité du vieil homme semble désormais officielle : ce serait bien Laurent Serubuga, présenté sur le Web et par certaines associations comme un colonel de l’armée rwandaise, ayant eu une part de responsabilité dans les massacres de minorités dans ce pays d’Afrique. Mais quelle que soit la réputation de ce septuagénaire, son avocat parisien Thierry Massis, entend bien éplucher le fond et la forme de ce mandat d’arrêt. Pour ce faire, il prévoit de demander un renvoi de l’audience de ce jeudi. La détention provisoire du Rwandais pourrait donc être prolongée.
Le colonel a déjà été visé par des plaintes, mais elles n’auraient jamais abouti.
Son avocat précise d’ailleurs que le tribunal pénal international pour le Rwanda ne l’a jamais poursuivi. « Que veut dire cette demande d’extradition ? Pour l’heure, je ne peux rien vous dire », a donc conclu Me Massis.
Laurent Serubuga vivait à Cambrai depuis, dit-on, au moins cinq ans. Il aurait rejoint le département après un passage à Strasbourg. « Peut-être qu’il a gagné le Nord parce qu’il a de la famille en Belgique », suppute son avocat. Toujours est-il que l’homme a vécu discrètement dans l’arrondissement cambrésien, et a priori « chichement » : ainsi a-t-il fréquenté les foyers de la communauté Emmaüs à Fontaine-Notre-Dame, le foyer des travailleurs migrants à Escaudœuvres, ceux de Cambrai.
Selon les souvenirs de l’adjointe au CCAS d’Escaudœuvres, il se serait même rendu en mairie, afin d’avoir un appui financier. Mais il se dit aujourd’hui qu’il aurait encore des biens de valeur. Reste que Laurent Serubuga se fondait dans le décor cambrésien, loin de l’image d’Épinal d’un militaire redoutable.
La Voix du Nord
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