La mairie de Lubumbashi a fermé fin octobre six sociétés en défaut de paiement de diverses taxes. Parmi les entités frappées figure la fonderie de cuivre et de cobalt Huaxing Mining ainsi que Mining Mineral Resources (MMR), principal exportateur de coltan et de cassitérite "exempts de conflit" du Katanga.

MMR est une filiale de la Somika (Société minière du Katanga), de l’Indien Chetan Chug, qui a pignon sur rue. Présente au Katanga depuis 2001, celle-ci exporte aussi du cobalt vers la Chine. Quatre comptoirs ont aussi été touchés par la mesure : Maisha Africa, Maisha Africa 2, Dépôt Kit et Dépôt KB.

La mesure survient dans un contexte d’inquiétude chez les opérateurs miniers et les industriels de l’aval, qui redoutent que la récente division du Katanga en quatre provinces ne se traduise par une augmentation des taxes locales et nationales.

Même les deux nouvelles provinces les plus riches, celles du Haut-Katanga (Lubumbashi) et du Lualaba (Kolwezi), risquent de ne pas être viables sans un accroissement significatif de leurs revenus fiscaux. Le départ, en juillet, du gouverneur Moïse Katumbi, qui s’était toujours opposé à la multiplication des taxes et des royalties, n’est pas de bon augure pour les opérateurs.

Les entreprises redoutent une hausse des prélèvements sur le transport des minerais et métaux exportés entre Kolwezi et Kasumbalesa, à la frontière zambienne. Ceux-ci sont déjà élevés, estimés à plus de 1 200 dollars, alors qu’acheminer un camion de Johannesburg à Kasumbalesa (2 000 km) ne coûte que 1 000 $.