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Réfugiés congolais au Rwanda : nécessité d’une attention de Ban Kimoon

Redigé par Deo Ntarugera Koya
Le 1er mars 2014 à 03:03

Les réfugiés sont de droit sous juridiction de l’ONU. Le Haut-commissariat des nations unies aux réfugiés (HCR) est la branche de cette machine onusienne qui gère les refugiés dans le monde. On s’étonne de voir que le HCR ne s’occupe pas de l’éducation des jeunes dans les camps de réfugiés Banyarwanda congolais vivant au Rwanda depuis bientôt 20 ans. Ils ont tout perdu de leurs droits chez eux au Congo, y compris le droit à la vie. Comme si ce n’était pas trop, le HCR leur dénie même le droit à (...)

Les réfugiés sont de droit sous juridiction de l’ONU. Le Haut-commissariat des nations unies aux réfugiés (HCR) est la branche de cette machine onusienne qui gère les refugiés dans le monde. On s’étonne de voir que le HCR ne s’occupe pas de l’éducation des jeunes dans les camps de réfugiés Banyarwanda congolais vivant au Rwanda depuis bientôt 20 ans. Ils ont tout perdu de leurs droits chez eux au Congo, y compris le droit à la vie. Comme si ce n’était pas trop, le HCR leur dénie même le droit à l’éducation !

refugiés congolais tués à Gatumba par les miliciens FNL burundais

Le Secrétaire Général de l’ONU Ban-ki-Moon disait hier à Kigali qu’ils ont échoué au Rwanda. Par quoi il voulait dire que l’ONU et la communauté internationale n’ont pas prévenu ni arrêté le génocide des tutsi du Rwanda en 1994 : ils ont donc forfait à leur obligations prescrites par le droit international.

Il s’agit-là d’un manquement gravissime : un crime capital que l’ONU ne nomme jamais. Ban- ki-Moon se contente de dire : “we failed in Rwanda“. En français : “nous avons échoué au Rwanda”. Cela n’est pas correct. Échouer, ce n’est pas le mot qui exprime la forfaiture suprême de l’ONU et de la communauté internationale. Quelqu’un qui échoue, c’est quelqu’un qui a essayé de réussir sans succès. L’ONU n’a rien essayé dans le sens de prévenir ou d’arrêter le génocide en question. Tout au contraire ! La communauté internationale non plus n’a rien essayé. Faut donc pas dire qu’ “on a échoué”. La vérité est que l’ONU et la communauté internationale sont coupables de génocide. On pèche par omission comme on pèche par commission.

Un enfant tutsi tué à Gatumba

Les crimes d’omission sont parfois plus graves que les crimes de commission. Je peux commettre un crime d’homicide volontaire ou involontaire. Mais vous en tant que l’ONU, vous pouvez omettre d’assumer vos responsabilités, et au Rwanda on tue un million de tutsi ! Comparez les deux crimes : un, crime de commission ; deux, crime d’omission ! si l’ONU n’avait pas omis d’assumer ses obligations, si le camerounais représentant le secrétaire général de l’ONU, Roger Booh Booh, s’était comporté correctement et si Kofi Annan commis au département de maintien de la paix avait bien composé avec le Général Romeo Dallaire (commandant de la MINUAR), si les chefs des missions diplomatiques avaient été à la hauteur de leur tâche, le génocide des tutsi du Rwanda n’aurait dû avoir lieu !

HELAS, L’IRREPARABLE EST ARRIVE !

Le rapport Carlsson établi en décembre 1999 montre clairement que l’ONU a des responsabilités criminelles dans la commission du génocide des tutsi du Rwanda.

Carlsson est cet ancien premier ministre de Suède qui a eu à être nommé chef d’un groupe d’experts mandatés par l’ONU en mars 1999 pour faire un rapport sur les actions de l’ONU dans le génocide du Rwanda en 1994.

Il demeure que si l’ONU et la communauté internationale ont manqué à leurs obligations contractuelles dans le casus génocidaire rwandais, ils ne se sont jamais rachetés ! Non ! Loin s’en faut ! Ils n’ont même jamais reconnu leur crime : le génocide !

Il n’y a que deux messieurs qui ont reconnu leur culpabilité et ont ensuite demandé pardon au nom des états qu’ils représentaient au moment de leur contrition officielle faite au Rwanda : William Jefferson Clinton, président des Etats Unies d’Amérique, et Guy Verhofstadt, premier ministre du royaume de Belgique.

Ce crime a été commis au Rwanda. Un crime semblable a été commis, et continue à être commis, en République Démocratique du Congo, dès que Mobutu Sese Seko, président de la défunte république du zaïre, a ouvert les portes aux armées et milices génocidaires rwandaises à l’est du Congo, conformément à la consigne passée entre lui et François Mitterrand, président de la république française.

En plein sommeil en terre d’exil, tuée par la coalition internationale des forces négatives (FARDC-FDLR-FNL-MAIMAI)

De part et d’autre de la frontière rwando-congolaise, il y a des tutsi. Les tutsi du Congo ont donc eu à subir le génocide à leur tour, car les génocidaires sont entrés au Congo avec tous leur armement. Ils ont donc continué leur besogne génocidaire au Congo au grand jour, sans être inquiétés le moins du monde.

L’ONU et la communauté internationale ont certes noté que le crime de génocide continuait à se commettre au Congo. Ils étaient massivement présents à l’est du Congo où ils déboursaient par jour un million de dollars (1.000.000 de dollars US) dans les camps de “refugiés”. Ils ont vu que les tutsi du Congo se sauvaient en catastrophe vers les pays voisins pour tenter d’échapper aux armées génocidaires qui avaient fait un million de morts parmi les tutsi du Rwanda. Il s’agit des mêmes tutsi en réalité. Les génocidaires se disaient : “la tâche n’est pas finie ; nous avons encore du pain sur la planche”.

Ces tutsi congolais viennent de faire 20 ans aujourd’hui dans les camps de réfugiés au Rwanda, Uganda, Burundi : des camps qui ressemblent fort bien aux fameux ghettos de Varsovie de l’Europe hitlérienne !

La promiscuité, la faim, l’incurie, l’absence d’infrastructures éducationnelles font que nous avons aujourd’hui affaire à des communautés ayant perdu tout de leur honneur et de leur dignité. Tous les repères moraux disparaissent peu à peu dans ces ghettos où vivent à l’étroit les tutsi du Congo. … 20 ans : c’est presque l’espace d’une génération !

Ban-ki-Moon ne sait-il pas cela ? La communauté internationale ignore-t-elle cette situation par trop calamiteuse ? Le HCR ne fait-il pas des rapports annuels de son travail ? N’a-t-on pas dit à Ban-ki-Moon qu’avant de traverser les frontières congolaises, des milliers des congolais ont été tués par leurs concitoyens ? Le monde a-t-il oublié que plus de 1900 tutsi avaient été exécutés à Mudende en terre d’exil ? Et pourquoi les auteurs intellectuels et matériels des massacres de plus de 175 tutsis n’ont jamais été inquiétés ?

Sans eau, ni autre structure sanitaire, ils vivent dans une promiscuité

Au génocide physique des Banyarwanda congolais ont pris le pas, deux autres espèces de génocide dans leur nouvel espace axillaire : le génocide moral et le génocide intellectuel.

Je fais remarquer passim qu’à notre dernière visite dans le camp de refugiés Banyarwanda congolais à Byumba, au nord du Rwanda, il y a deux semaines, le président du comité exécutif de l’organisation des réfugiés, Marc Munyakabuga et ses collègues m’ont confié, au bord des larmes, que 80% de ces réfugiés étaient atteints du virus VIH/SIDA–

Quatre-vingts pour cent des 17 mille refugiés de Kigeme sont malades de sida ! Les proportions sont presque les mêmes dans tous les camps des refugiés Banyarwanda congolais vivant au Rwanda ! Est-ce que le HCR a noté cela dans ses rapports annuels de travail ?


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