Le président Kagame poursuit sa croisade pour le commerce sud-sud. Ce samedi 5 mars, il a accueilli son homologue djiboutien Omar Guelley. Ce dernier a confié aux journalistes au cours d’une conférence conjointe :

"Nous avons passé en revue avec le président Paul Kagame tous les problèmes du moment. Le marché commun de la COMESA, tous les efforts intégrationnistes ont été discutés", a-t-il déclaré dans son mot d’introduction à la conférence de presse. Celle-ci a eu lieu dans les enceintes de la Présidence de la République au Village URUGWIRO.

En reprise, le Président Paul Kagame a évoqué le MOU additionnel concernant les modalités pratiques d’exploitation des 20 hectares de terrain d’entreposage des conteneurs de marchandises en provenance et à destination du Rwanda qui venait d’être signé par les deux parties. Pour rappel Djibouti a offert au Rwanda un espace de 20 hectares de terrain sur la mer Rouge pour servir de facilité portuaire pour les marchandises rwandaises.

"La part du gouvernement étant accomplie, nous encourageons les opérateurs économiques rwandais à s’approprier des activités de cet espace portuaire. Pour l’immédiat, après assainissement et aménagement du site, vu la pauvreté des voies terrestres, les marchandises à destination et en provenance du Rwanda seront aéroportées à partir de ce site", a dit Kagame dévoilant en partie l’ampleur de ce projet portuaire sur la convergence entre la Mer Rouge et l’Océan Indien.

Le Rwanda, en retour, a octroyé un espace diplomatique djibutien à Kigali d’une importance de quelque dix hectares ; une façon de dire que Djibouti est à même de construire une ambassade avec des dépandances dont des représentations commerciales d’importance inégalée à Kigali.

Kigali qui s’arroge de 20 hectares d’espace portuaire rejoint les Français, Américains, Japonais et Chinois qui ont déjà construit leurs bases militaires dans ce petit pays de 23.000 Km2 essentiellement désertique. Mais le jeu de Kigali est on ne peut plus pragmatique. Apparamment le visionnaire Kagame a bien flairé le filon.

"Progressivement la Chine s’installe donc à Djibouti, rejoignant les Français, les Américains et les Japonais. Pékin et le gouvernement Guelleh viennent de signer une nouvelle série d’accords pour établir une zone franche à Djibouti, dont profiteront les entreprises et les banques chinoises. L’objectif est de faire de la cité portuaire une zone clé du transport maritime entre la Chine et l’Europe. Djibouti constitue aussi un accès direct à l’Ethiopie où les activités chinoises prospèrent", rapporte une dépêche de RFI du 25 janvier 2016.