Le contexte est particulièrement tendu, depuis l’annonce de l’annulation du sommet entre MM. Obama et Poutine prévu à Moscou début septembre, sur fond d’affaire Snowden. Mais les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense rencontrent ce vendredi 9 août leurs homologues russes à Washington.

La rencontre entre les ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense, Sergueï Lavrov et Serguei Choigou, et leurs homologues américains, John Kerry et Chuck Hagel, s’annonce quelque peu pesante. La Maison Blanche a mal pris la décision de Moscou d’accorder un asile temporaire à Edward Snowden, cet ancien sous-traitant de la NSA (agence nationale de sécurité) par qui est arrivé le scandale d’espionnage. Mais cette affaire n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les sujets qui fâchent ne manquent pas.

La diplomatie russe souhaite mettre l’accent sur le dossier du bouclier antimissile, que les Etats-Unis veulent implanter en Europe et auquel Moscou s’oppose avec vigueur depuis des années. Cela reste « l’un des thèmes irritants des relations bilatérales », souligne un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Se concentrer sur « les problèmes qui empêchent d’avancer »

La réunion dite « 2+2 » va se dérouler au département d’Etat américain. Les protagonistes devront se concentrer sur « les problèmes qui empêchent d’avancer », comme le résume le vice-ministre russe de la Défense Anatoli Antonov, estimant lui aussi que les programmes américains de défense antimissile devaient être discutés en priorité.

Autre pomme de discorde : la réduction des armements nucléaires souhaitée par le président Obama. Le sujet figure lui aussi à l’ordre du jour. Mais les grands dossiers internationaux ne devraient pas être laissés de côté. L’Iran et son programme nucléaire controversé, tout d’abord. Récemment, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a critiqué la décision américaine d’imposer de nouvelles sanctions à Téhéran.

Autre sujet sur lequel les deux pays ont des points de vue diamétralement opposés : la Syrie. La Russie refuse de cesser sa coopération avec le régime de Bachar el-Assad, ce qui irrite Washington. Mais en dépit du refroidissement causé par la décision de Barack Obama d’annuler sa visite à Moscou, la partie russe affiche une volonté de poursuivre le dialogue et dit s’attendre à des résultats concrets de cette rencontre.

rfi.fr