La jeunesse française rassemblée au sein de l’EGAM (European Grassroot Anti racist Movement) séjourne au Rwanda depuis 5 jours. Officiellement, son voyage est motivé par le souci de faire pression sur le Gouvernement français afin qu’il accepte le rôle qu’il a joué dans le génocide des Tutsi du Rwanda en avril 1994.
« Il faut que la vérité éclate au grand jour. Continuer à se taire et protéger les Français qui ont joué un rôle dans cette catastrophe doivent cesser pour de bon », clame-t-elle.
Cependant ce voyage soulève des inquiétudes. On se demande si réellement ces jeunes français ont des intentions vraiment altruistes et s’ils sont en quête rien que de la vérité. Est-ce une nouvelle stratégie politique française officielle consistant à travailler à couvert par le truchement des enfants surtout que parmi la délégation de ces jeunes français, certains sont des mineurs ?

Ministre Christiane Taubira, héritière de l’idéologie mitterrandienne ?
Ces jeunes gens entreprennent le voyage de Kigali au moment où les quartiers généraux des partis politiques dont ils sont issus sont entrain d’épier le moindre maillon faible du régime de Kigali pour le couler à fond.
Ce voyage risque d’être pris pour une manœuvre de digression au moment où la France officielle ne cesse de critiquer sévèrement le Rwanda qu’il dit être dirigé par un régime autocratique.
Le voyage de ces jeunes gens n’influe en rien à la pléthore des rapports intempestifs publiés accusant le Rwanda d’atteinte aux droits de l’homme au moment où cette France a été priée en vain de traduire en justice les rwandais présumés criminels de génocide qui vivent non inquiétés sur son sol y compris les Français sur qui pèsent de lourds soupçons d’avoir joué un rôle visible dans ce génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
On peut avancer que le voyage de ces jeunes Français est une tentative d’endormir le Rwanda qui, comme ces jeunes gens, demande que la vérité sur le rôle et les acteurs dans ce génocide soient clairement établis avec ouverture d’action judiciaire qui doit s’ensuivre.

Le Capt Paul Barril, l’orchestreur
Sont-ils des jeunes avec de nobles idéaux ou des fins politiciens ?
Les membres d’EGAM sont des dirigeants des partis politiques et d’influentes associations estudiantines et autres.
En effet, la délégation qui séjourne au Rwanda est composée de personnalités dont un certain Laura Slimani qui dirige la Jeunesse du Parti Socialiste français au pouvoir. Cette aile du PS a plus de 5.000 membres et elle est très influente dans l’arène politique française. Elle est respectée pour ses opinions et débats à l’échelle nationale. Pour cela, elle est très active durant les campagnes électorales.

Laura Slimani se recueille devant la tombe de Mitterrand (la flèche) avec Hubert Védrine
Il ne se conçoit pas comment une personnalité publique de son envergure ne comprenne pas le réseau du mal formé par Mitterrand-Hubert Védrine- Alain Juppé et compagnie. Ainsi, le fait que le 8 janvier 2014 elle a répondu à l’invitation de l’Institut François Mitterrand dirigé par Hubert Védrine, l’alors Secrétaire Général de l’Elysée en 1994, qu’elle est allée se recueillir sur la tombe de cet ancien Président très accusé par le Rapport Mucyo pour son rôle patent dans le génocide des Tutsi, eh bien, tous ces signes ne trompent pas sur ses orientations idéologiques. Du coup, on comprend très mal la quête poursuivie de la vérité sur les acteurs du génocide des Tutsi du Rwanda d’avril-juin 1994.

Jeunes Français sur leur route pour Kigali
Au fond la quête de la vérité de cette délégation est viciée par les personnalités qui la dirigent. Benjamin Abtan qui en est le chef est Conseiller de la Ministre française de la Justice Christiane Taubira chargé de coopération avec la Société civile. Or cette ministre autant que l’actuel Président François Hollande sont pris pour des héritiers idéologiques de François Mitterrand qui régnait en France et entretenait des relations de coopération militaire soutenues avec le régime rwandais dit des Abatabazi qui décimait plus d’un million de Tutsi.
En effet, sous le régime français de François Mitterrand, les relations de coopération militaire franco rwandaises se sont renforcées au point qu’un édit de 1983 autorisait les coopérants militaires français à porter l’uniforme de l’Armée gouvernementale rwandaise. En 1992, une loi qui interdisait les militaires français à participer aux opérations de guerre avec les Rwandais a été amendée pour leur permettre d’aller au front et lutter contre les troupes rebelles de l’APR (Armée Patriotique Rwandaise) qui voulaient prendre le pouvoir.
Dans les régimes dits démocratiques dont la France, le Parti au pouvoir a un mot important sur la façon de gérer le pouvoir. Il va sans dire que le Parti socialiste français de ce temps-là approuvait tous les faits et gestes de la politique rwandaise de Mitterrand. En effet aucun doigt de protestation n’a été levé.
Le jeune Abtan lui étant demandé son opinion sur le supposé rôle de la France dans le génocide des Tutsi, a su contourner la question pour déclarer que le rôle non mais certaines hautes personnalités oui, surtout que, a-t-il dit, le génocide ne se préparait que dans le secret au point que l’Assemblée Nationale française n’en était pas au courant.

Une pose avec au centre Jean de Dieu Mucyo de CNLG (Commission Nationale de Lutte contre le Génocide)
Le combat de ces jeunes français pour l’éclatement de la vérité sur le déroulement du génocide des Tutsi et sur les acteurs supposés est bien long surtout que certains de ces derniers sont encore actifs, qu’ils se sont constitués en des associations et lobbies puissants au point qu’ils ne cessent d’échafauder des stratégies développant une campagne médiatique visant à salir l’image de la gestion actuelle du régime rwandais qui tente difficilement mais surement de dépasser les causes du génocide des Tutsi qui s’est abattu sur le Rwanda en 1994.
Or ces lobbies français qui véhiculent négationnisme et double génocide savent qu’ils défendent les intérêts précis tout en associant les anciennes personnalités rwandaises ayant fortement trempé dans la préparation de ce génocide. Les protéger, cela se fait par pur intérêt idéologique. D’où traduire en justice des présumés criminels de génocide des Tutsi vivant sur le sol français est un casse-tête pour une certaine société civile française agissante.
La structure dirigeante de cette jeunesse EGAM se meut dans cet environnement qui l’embrigade et l’empêche de prendre de l’élan dans cette noble mission que EGAM s’est fixée.
Une traduction du Kinyarwanda et adaptation de Jovin Ndayishimiye
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