Malgré le contentieux lié aux soupçons de la main rwandaise dans le saccagement de la résidence de l’ex-Chef d’Etat Major rwandais, le Gén. Faustin Kayumba Nyamwasa réfugié en Afrique du Sud avec les renvois réciproques dans leurs pays respectifs de 3 diplomates rwandais et 6 Sud Africains, les ministres des affaires étrangères des deux pays insistent sur la volonté d’analyser l’incident de façon pragmatique quand bien même ils se renvoient la balle.

« L’Afrique du Sud devrait soutenir les bonnes relations diplomatiques bilatérales avec le Rwanda tout en suivant de très près des activités illégales menées par des rwandais qui sont sous haute sécurité officielle sud africaine. Ces Rwandais continuent de mener des actions terroristes dans leur pays. Rien ne s’y fait même si l’Afrique du Sud a promis au Rwanda de résoudre ce problème », ainsi a-t-elle réagi sur Tweeter, Louise Mushikiwabo, la Ministre rwandaise des Affaires Etrangères.

Du côté sud africain, c’est le pragmatisme anglo saxon tout fait. « Il est vrai que nous avons des incompréhensions entre nos deux pays, mais les relations diplomatiques entre nos deux pays ne peuvent pas en souffrir au point de les rompre. Nous avons des relations diplomatiques particulièrement privilégiées avec le Rwanda au point qu’on ne peut envisager d’y mettre un terme », a déclaré à une conférence de presse organisée au Cap de ce jeudi 13 mars 2014, Jeff Radebe, le ministre sud africain de la Justice précisant que les relations diplomatiques entre les deux pays resteront malgré tout inchangées.

Dans sa livraison du 7 mars, RFI rapporte que Kigali a tout fait pour prouver à Prétoria « le lien existant entre d’un côté le Congrès national rwandais (RNC) de MM. Karegeya et Nyamwasa, et de l’autre, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les rebelles hutus dont certains dirigeants sont accusés par Kigali d’être des génocidaires. Le RNC et les FDLR seraient derrière au moins une attaque à la grenade (ces dernières années au Rwanda) ».

Au nom des bonnes relations bilatérales entre les deux pays, Kigali a demandé l’extradition de ces deux personnalités politiques mais il a toujours essuyé le refus de Pretoria, rapporte RFI montrant que malgré la bonne volonté de part et d’autre de ne pas rompre les relations diplomatiques bilatérales, l’ambassade sud africaine cessera momentanément de livrer des visas pour passagers en partance en Afrique du Sud.

Pour ce qui est du contentieux de terrorisme soumis par le Rwanda, et c’est là le nœud du problème, à part l’accusation lancé par le Rwanda par le biais du tweet de la Ministre rwandaise des Affaires Etrangères, la partie sud africaine n’en souffle mot.

Dans son pragmatisme, voudrait-elle que ce contentieux soit résolu diplomatiquement ?
Quoi si les Sud Africains trouveraient dans le tandem RNC-FDLR confortait les intérêts géostratégiques sud africains dans la région des Grands Lacs ? Alors-là, le puzzle des Grands Lacs s’en trouverait davantage compliqué.

Et ce n’est pas l’EURAC (Collectif des ONGs européennes œuvrant en Afrique Centrale) qui s’en plaindrait. Du reste ce scénario aura fait long feu depuis 1995 avec les multiples tentatives d’amener dans son giron les dignitaires montants du FPR et de sa branche armée, APR (Armée Patriotique Rwandaise), d’alors.