Appelée "Ingwara yo mu kigo" en langue maternelle, le Kirundi, la fistule vésico-vaginale (FVV) condamne plus d’un millier de femmes chaque année à vivre isolées dans l’arrière-cour au Burundi. Malgré l’appui de quelques ONGs internationales et la gratuité des soins offerts par le gouvernement burundais, les défis pour améliorer la situation de ces femmes sont encore énormes.
Selon le Dr Déogratias Ntukamazina, coordinateur du centre de référence de la fistule au CHU de Kamenge à Bujumbura au Burundi, la FVV est principalement due aux complications d’une naissance longue et difficile. Les plus touchées sont essentiellement les femmes rurales, pauvres et qui vivent loin des établissements sanitaires. Lorsque le travail de l’accouchement commence, elles préfèrent rester à la maison à cause du manque de frais et moyens de transport pour atteindre une unité de soins. Par ailleurs, les centres de santé les plus proches ne peuvent rien faire lorsque le cas nécessite une césarienne. Ainsi, ces pauvres femmes endurent entre 3 à 4 jours de travail d’accouchement.
Dr Déogratias Ntukamazina, coordinateur du centre de référence de la fistule au CHU de Kamenge à Bujumbura au Burundi explique que « la suite devient fatale pour la mère et pour l’enfant au cours de ce long travail d’accouchement difficile car environ 98% de ces femmes expulsent un enfant mort-né à cause de la souffrance fœtale extrême. La vessie et/ou le rectum sont tellement comprimés par la tête du fœtus, de telle manière qu’après l’accouchement, la zone vésicale et/ou rectale comprimée se nécrose et laisse un trou ou un passage anormal entre ces organes et le vagin, ce qui laisse donc passer en permanence et de manière incontrôlée les urines et/ou les selles par les organes génitaux de la femme.
Ces femmes vont avoir un écoulement permanent des urines partout où elles seront et elles sont caractérisées par une odeur d’urines ; ce qui les poussent à s’isoler de la société. »
Prise en charge des patientes
Rose Nahimana, 42 ans, vient de passer deux semaines au centre Urumuri à Gitega, à 100 km de Bujumbura. Visage illuminé par de fréquents sourires, elle se confie : "C’est la fin de mon calvaire. C’était trop dur pour moi. Je viens de passer environ 20 ans dans l’arrière-cour, pourrie, abandonnée par mon mari et ma famille proche, sauf ma mère. Je ne pouvais pas accéder à l’espace public à cause de mon odeur. »
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