Car conçu et perpétré par des intellectuels, enseignants et étudiants, avec leur art macabre, Butare a connut un génocide plus atroce qu’ailleurs. On y dénombre plus de 350.000 victimes tutsis.

Ce dimanche 22/4/2018, le Campus a organisé une cérémonie de la 24ème commémoration de la mémoire des enseignants, étudiants et fonctionnaires de l’Université de Butare victimes de ce génocide.

Hakizimana Emmanuel, rescapé, se souvient :
« Au lendemain du discours de Théodore Sindikubwabo, Président du Gouvernement interimaire des ABATABAZI pendant le génocide qu’il a tenu le 20 avril, à Butare, la Reine Gicanda Rosalie est tuée. Le 21 avril, aucun étudiant tutsin’est autorisé à sortir du campus. Ceux qui y sont parvenus avant cette annonce, seront tombés aux diverses barrières montées près de l’Université, d’autres dans l’Arboretum, une forêt environnante et enfin d’autres encore dans près de l’IRST (l’ancien Institut de Recherche Scientifique et Techonologique) ».

Hakizimana se souvient de Béatrice Munyenyezi, actuellement poursuivie par la justice américaine, dont le mari est le fils de Pauline Nyiramasuhuko, Ministre du Genre pendant le génocide et reconnue coupable de génocide. Elle était l’une des tueurs tristement célèbres de Butare.

Jean Pierre Nkurunziza est le représentant des enseignants de l’UR. Il est intervenu au cours de cette cérémonie pour dire que le génocide n’a pas été un accident, qu’il a été l’œuvre des intellectuels d’alors de l’Université, et que pour cela il a été plus atroce qu’ailleurs.

Tous les intervenants à cette 24ème commémoration du Génocide des Tutsi de Butare ont déploré et condamné le fait que ceux qui devaient être Lumière et Salut du Peuple sont devenus Ténèbres et Mort, opérant ainsi le génocide le plus atroce du siècle. Le Memorial de l”Université à Butare, compte à lui seul, 4000 corps.
Des images de la cérémonie :