Nyanza , un district de la province du Sud s’étend sur une superficie de 671,2 km² et a une population qui avoisine 250.000 habitants. Il se spécialise dans la production du lait de vache. Le district compte un nombre important d’éleveurs de bétail.

Nyanza a aussi une spécificité. On observe de jeunes investisseurs dans un début de transformation des produits laitiers.

Un comptoir du lait très sollicité

Le comptoir de vente laitière de Nyabisindu transforme le lait qui vient des coopératives des régions avoisinant la ville de Nyanza.

Habiyakare Kalinda Héritier, en charge de la production à la laiterie de Nyabisindu a confié à IGIHE que le comptoir achète 5000 litres de lait chaque jour des coopératives de Busoro, Buhanda et Rurangazi. Le comptoir transforme ensuite ce lait et le distribue chez les détaillants à travers le pays.

Les paysans de la région de Nyanza qui élèvent des vaches vendent leur production de lait au comptoir de Nyabisindu, à Haji Enterprise et chez d’autres entrepreneurs privés de la place.

Ces derniers repréparent le lait et le revendent dans des contenants de 5 litres.
« Ces petits bidons contenant le lait sont neufs. Notre fournisseur est kenyan. Le client qui vient s’approvisionner chez nous en lait frais l’achète pour 2.500 Francs. Il n’est pas taxé pour le bidon », confie El Hadj qui vient de faire 13 ans de carrière dans le traitement pour vente du lait.

Saidi Havugimana, patron de Haji Enterprise

« J’ai commencé avec de faibles moyens. J’avais l’espace, il est vrai. Maintenant le patrimoine de mon entreprise avoisine 800 millions de Frw ( env. 1.2 millions de dollars) », a-t-il confié montrant des bâtiments neufs où il prépare et stocke son lait déjà traité.

Les fermiers de Nyanza sont émerveillés de la réussite de Hadj et ils sont décidés de lui emprunter le pas.

Jeanne Mukandinda, la trentaine passée, entretient une petite ferme moderne de bovins. Le défi qu’elle tente de dépasser ? « Si seulement je pouvais avoir plus d’espace de culture du foin pour mes vaches, je quadruplerais ma production laitière quotidienne. J’ambitionne de monter ma propre industrie de produits laitiers », a-t-elle indiqué à IGIHE.

Et puis, souligne-t-elle avec dépit, « les banques commerciales locales ne s’intéressent pas vraiment à notre business. Si les banques nous soutenaient en nous accordant des crédits remboursables, nous serions à même de résoudre les défis de productivité auxquels nous faisons face », a-t-elle indiqué à IGIHE.

Clé de la Réussite de Haji Enterprise

Haji Enterprise est aussi une entreprise qui achète, traite et vend du lait dans la région de Nyanza. Sa renommée s’étend sur les villes de Kigali, de Butare, de Bujumbura, Kamembe et Bukavu.

Située sur la très passante route nationale reliant Kigali à Butare puis Bujumbura et l’axe Butare, Kamembe et Bukavu ; Haji enterprise accueille à longueurs de journée des passagers qui font du stop pour s’approvisionner en produit laitiers dans ses enceintes.

Cependant les intervenants dans le secteur laitier de la région de Nyanza se plaignent des conditions encore difficiles dans lesquelles ils travaillent. Les défis que beaucoup d`éleveurs et des vendeurs de lait ont signalés est celui de manque de capitaux.

D’après Nkurunziza Francis, Vice maire Affaires Economiques du District de Nyanza, le District Nyanza a un cheptel avoisinant 50.000 têtes de bétail et la production laitière de 70.000 litres par jour.

Cette production est suffisante pour attirer de potentiels investisseurs locaux et étrangers pour monter de vraies industries de transformation laitière qui pourraient rayonner dans la région de l’Afrique centrale et de l’Est.