François Hollande aurait préféré que ça ne s’ébruite pas. Mais l’agence de presse saoudienne SPA a annoncé que le président français avait remis la légion d’honneur au prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, également ministre de l’Intérieur. Un événement qui n’avait fait l’objet d’aucune communication de la part de l’Elysée. Au vu des réactions de ses opposants politiques et de la toile, on comprend mieux pourquoi.
Beaucoup ont critiqué ce choix, visant l’Arabie saoudite pour son manque de respect des droits humains ou ses liens avec certains groupes armés proches d’al-Qaïda.
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Cette décoration a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, alors que depuis le début de l’année, le régime saoudien a procédé à 70 exécutions, la dernière ayant eu lieu ce dimanche avec la décapitation d’un Saoudien condamné à mort pour meurtre.
« Pratique protocolaire »
Le prince héritier a reçu cette décoration « au titre de personnalité étrangère, une pratique protocolaire courante », s’est défendu l’entourage de François Hollande. Le président de la République avait lui-même été « décoré de l’ordre suprême du Royaume » lors d’une de ses visites en Arabie saoudite, a-t-on rappelé de même source.
La France entretient des relations très suivies avec l’Arabie saoudite, allié important en Syrie dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et avec lequel la France a conclu d’importants contrats d’armement.
Une livraison d’armes
Le journal en ligne Mediapart souligne cette « coïncidence » : « On a aussi appris samedi que la France allait livrer à l’Arabie saoudite des armes destinées à l’origine au Liban, qui devait financer ce contrat de trois milliards de dollars grâce à une aide de Riyad. C’est ce qu’a fait savoir le ministre saoudien des affaires étrangères. » Les autorités saoudiennes, déçues par l’attitude de Beyrouth dans l’affrontement géopolitique qui les opposent à l’Iran, ont suspendu le mois dernier ces financements, ainsi qu’une autre aide d’un milliard de dollars, rapporte l’agence Reuters.
Le 2 janvier, 47 personnes avaient été mises à mort en une seule journée pour « terrorisme » dans le royaume, notamment le dignitaire et opposant chiite saoudien Nimr al-Nimr, dont l’exécution a provoqué une crise diplomatique entre Ryad et Téhéran.
En 2015, 153 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels, un niveau inégalé depuis 20 ans dans ce royaume ultra-conservateur régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique.
Les autorités invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort dans des affaires de terrorisme, de meurtre, viol, vol à main armée et trafic de drogue.
Avec lesoir.be
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