Une longue procédure de permis de coupe d’arbres pour les fermiers de Bugesera

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 6 octobre 2015 à 09:31

La région du Bugesera a toujours été caractérisée par de longues périodes de demi-sécheresse entraînant des déséquilibres dans la production agricole. Mais avec la décade écoulée, un effort de reforestation de la région a été soutenu au point que de nos jours, les conditions climatiques se sont améliorées sans toutefois être parfaites.
Pour ce faire, les autorités du ministère de la Protection de l’environnement tentent tant bien que mal de conserver l’équilibre environnemental en imposant aux fermiers (...)

La région du Bugesera a toujours été caractérisée par de longues périodes de demi-sécheresse entraînant des déséquilibres dans la production agricole. Mais avec la décade écoulée, un effort de reforestation de la région a été soutenu au point que de nos jours, les conditions climatiques se sont améliorées sans toutefois être parfaites.

Pour ce faire, les autorités du ministère de la Protection de l’environnement tentent tant bien que mal de conserver l’équilibre environnemental en imposant aux fermiers agricoles des procédures des fois fastidieuses de coupe de leurs forêts.

« Dans le cadre de la sauvegarde de l’équilibre environnemental nous conseillons une récolte alternée de bois pour deux fermiers qui ont des étendues de forêts voisines. Nous faisons ceci pour éviter une érosion possible au cas où ces deux ou plusieurs étendues de bois sont coupées en même temps », a confié à ce journaliste Spridio Nshimirimana, ingénieur agroforestier près le MINIRENA, Ministère en charge de la Protection de l’Environnement. Celui-ci confie que la superficie arborisée du Rwanda est actuellement de 28.28% avec objectif d’atteindre 30% de la superficie du Rwanda occupée opar des forêts d’ici 2020.


De pauvres stratégies de sensibilisation des fermiers à la protection de l’environnement

Le Maire de District Bugesera trouve qu’il est judicieux de suivre de près la gestion des forêts des fermiers de son district tout en imposant des barrières à une coupe libre de bois des paysans.

« Pour éviter toute indiscipline dans la coupe du bois dans notre district, nous avons fait en sorte que chaque fermier adresse une demande à l’agronome de secteur qui va sur terrain et apprécie l’état de la forêt. Il adresse son appréciation écrite à l’agronome forestier de District qui délivre le permis de coupe au fermier », a indiqué Louis Rwagaju, le maire de Bugesera qui ne trouve pas combien cette procédure est fastidieuse pour un paysan qui veut jouir de son bien.

Le Maire ne trouve pas qu’il peut alléger cette procédure pour, en tandem avec le Ministère de l’Environnement, chercher des mesures incitatives à proposer aux fermiers pour qu’ils plantent plus d’étendues de forêts au lieu de bloquer ou retarder le processus de récolte de leur bois.

Des prestations démotivantes des agents forestiers

A l’état actuel des choses, la procédure d’octroi au paysan de l’autorisation de coupe de son bois s’accompagne d’une appréciation personnelle de l’agronome.

« Cette appréciation tarde à venir au point que les fermiers s’entendent avec les dirigeants de cellule administrative de leur ressort (Akagari) qui suivent de près tout ce qui se passe dans leurs quartiers », a confié Habineza, habitant de Ririma dans le Bugesera et dealer dans la distribution du bois de chauffage. Il sous-entend que de petites enveloppes illégales sont offertes à ces dirigeants pour les amadouer.

Ceci veut dire que l’effet escompté de gestion des ressources forestières du pays crée un effet secondaire malheureux menant droit à la corruption alors que d’autres stratégies peuvent être prises pour permettre aux fermiers la coupe de leur bois pour le marché quitte à planter plus nombreux au cas où les prix sont compétitifs.

« La nouvelle loi de la reforestation entrée récemment en force aménage une série de mesures incitatives pour une grande compétition de reforestation des fermiers quitte à atteindre en 2020 l’objectif d’arborisation de 30% de terres arables rwandaises. Des prix sont prévus à cet effet pour les fermiers qui auront planté régulièrement de grands espaces de forêts »,

a confié l’ingénieur agroforestier Spridio montrant que le Ministère en charge de l’environnement manifeste une réelle volonté politique en matière de protection des droits des fermiers sur leurs bois tout autant qu’ils n’ont pas besoin d’être régulés pour d’autres cultures qu’ils récoltent en toute liberté. L’important pour eux est de savoir qu’ils auront des profits certains à la vente de leur bois pour le planter en grande quantité.

Pourtant il faudra que le Ministre en charge de l’environnement manifeste une réelle volonté politique en matière de protection des droits des fermiers sur leurs bois tout autant qu’ils n’ont pas besoin d’être régulés pour d’autres cultures qu’ils font. L’important pour eux est de savoir qu’ils auront des profits certains à la vente de leur bois pour le planter en grande quantité.


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