
Militaire français en patrouille à Bangui. Les dirigeants européens réunis à Bruxelles sont convenus vendredi, à la demande de la France, de donner une dimension européenne à l’opération française de pacification de la République centrafricaine, ce qui permettra d’obtenir un financement commun. /Photo prise le 20 décembre 2013/REUTERS/Andreea Campeanu
Les dirigeants européens sont convenus vendredi, à la demande de la France, de donner une dimension européenne à l’opération française de pacification de la République centrafricaine, ce qui permettra d’obtenir un financement commun.
Le Conseil européen réuni à Bruxelles juge l’intervention française "cruciale" dans ses conclusions et confirme la volonté de l’Union européenne de contribuer à la stabilisation de la Centrafrique, "dans ses dimensions militaires et civiles".
La Haute représentante de l’UE pour la politique extérieure et de sécurité, Catherine Ashton, est chargée de présenter des propositions à ce sujet lors d’un Conseil des ministres des Affaires étrangères européens le 20 janvier 2014.
Quelque 1.600 soldats français participent aujourd’hui à l’opération Sangaris de sécurisation de la Centrafrique aux côtés de près de 4.000 soldats africains, dont les effectifs seront portés à au moins 6.000 hommes.
"Ce que j’ai obtenu ce matin, c’est que non seulement il y ait un soutien unanime des Européens (...) mais qu’il y aurait une mission européenne, une opération européenne, qui pourrait être décidée au cours du conseil des Affaires étrangères de janvier", a expliqué François Hollande.
Le président français a précisé que Catherine Ashton présenterait dans son rapport toutes les options civiles et militaires de cette future mission européenne.
Selon l’entourage de François Hollande, une des options pourrait consister à transformer une partie de l’opération française en mission européenne, de façon à libérer des militaires français pour des missions plus combattantes.
Les soldats français continueront ainsi, avec les forces africaines de la Misca, à assumer les missions les plus dangereuses, comme le désarmement des milices chrétiennes et musulmanes, a souligné le chef de l’Etat.
La France, a-t-il dit, a besoin d’une "présence européenne" pour assumer des fonctions précises -protection de l’aéroport de Bangui, mise en oeuvre d’un dispositif sanitaire ou d’un hôpital de campagne, actions purement humanitaires, etc.
PAS DE SOLDATS ALLEMANDS EN CENTRAFRIQUE
Selon l’entourage du président français, il n’y a eu aucune objection à la décision du Conseil de mettre à l’étude dans un délai aussi court la mise sur pied d’une mission européenne.
La chancelière Angela Merkel a cependant averti qu’il n’était pas question que des soldats allemands y participent.
"Je l’ai dit au président français", a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. "Quelles seront les autres formes d’aide et de soutien possibles ? Nous en parlerons."
Elle a par ailleurs dit qu’il n’y aurait "certainement pas" de financement rétroactif.
"Dès lors que le Conseil des Affaires étrangères déterminera la nature de l’opération (...) les financements suivront mécaniquement", a pour sa part déclaré François Hollande.
Il était venu à Bruxelles avec l’intention clairement affichée de demander une révision des mécanismes européens de financement des opérations extérieures de l’UE et a obtenu que cela fasse l’objet d’un rapport de Catherine Ashton d’ici la fin du premier semestre de 2014.
Il a cependant minimisé vendredi cette dimension financière et assuré que s’il militait pour une "européanisation" de l’intervention française en République centrafricaine, ce n’était pas pour des raisons budgétaires.
"Je ne le fais pas pour gagner 30 ou 40 millions d’euros pour soulager je ne sais quelle dépense dans le budget de l’Etat, je le fais pour l’Europe et dans l’intérêt même de l’Europe", a déclaré François Hollande.
"Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait politiquement une présence de l’Europe, c’est très important, qu’on ne dise pas que la France est seule", avait-il dit jeudi soir.
Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a rappelé que l’UE soutenait déjà les forces africaines en Centrafrique à hauteur de 50 millions d’euros, à quoi s’ajoutent 60 millions d’euros en aide humanitaire.
L’Union européenne est engagée à ce jour, dans le cadre de sa politique de sécurité et de défense commune, dans 12 missions civiles et quatre opérations militaires, qui mobilisent au total plus de 7.000 personnes.
Emmanuel Jarry, avec Noah Barkin, édité par Yves Clarisse
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!