Alger ou l’épicentre d’un procès historique contre le colonialisme

Redigé par Tite Gatabazi
Le 2 décembre 2025 à 10:44

Sous l’impulsion déterminante de Son Excellence Abdelmadjid Tebboune, Président de la République algérienne, la capitale algérienne est devenue, du 30 novembre au 1er décembre 2025, le théâtre d’une Conférence internationale sans précédent, consacrée aux crimes du colonialisme sur le continent africain.

Présentée par les médias locaux comme une véritable instance judiciaire symbolique, cette rencontre rassemble ministres, juristes, historiens et universitaires d’Afrique, des Caraïbes et de diverses diasporas, pour examiner, de manière exhaustive, l’héritage des exactions perpétrées par les anciennes puissances coloniales, notamment la France, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne.

Cette initiative, qui se tient au Centre international des conférences d’Alger sous l’égide de l’Union africaine et dans le cadre du thème officiel de l’UA pour l’année 2025 : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations », dépasse le registre purement mémoriel.

Elle ambitionne de transformer la mémoire en action politique et juridique, en qualifiant le colonialisme, l’esclavage, la ségrégation raciale et l’apartheid de crimes contre l’humanité, tout en réclamant réparation, reconnaissance et restitution des biens culturels spoliés.

Les débats portent sur la globalité des conséquences du colonialisme : violations massives des droits humains, pillage systématique des ressources, destruction du patrimoine culturel, traumatismes intergénérationnels et impacts environnementaux, notamment liés aux essais nucléaires sur des populations civiles.

Les participants explorent les voies juridiques susceptibles d’établir un mécanisme africain permanent de réparations et de restitution, ouvrant la voie à une stratégie coordonnée et cohérente à l’échelle du continent.

La « Déclaration d’Alger » : vers une stratégie africaine de réparation

Alger entend, par ce sommet, réaffirmer son rôle historique et central dans le combat panafricain, renouant avec son passé glorieux de refuge des mouvements de libération et de « Mecque des révolutionnaires » dans les années 1960.

L’objectif stratégique consiste à unifier les positions des États africains, afin de présenter aux anciennes puissances coloniales dont la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne et l’Italie une démarche continentale collective, légitime et irréversible.

Selon l’enseignant-chercheur Idrissa Ba, trois étapes sont fondamentales pour la réussite de cette entreprise : d’abord, quantifier avec précision le nombre de victimes et l’ampleur des dommages causés par le colonialisme, en remontant, si nécessaire, aux origines mêmes de la traite et de l’exploitation coloniale ; ensuite, obtenir la reconnaissance pleine et entière des crimes, assortie d’un accès complet et transparent aux archives, afin d’établir une vérité historique incontestable ; enfin, aborder la question délicate des réparations dans un monde contemporain marqué par de nouvelles formes de solidarité et d’interdépendance.

Les travaux de la Conférence devraient culminer avec l’adoption d’une « Déclaration d’Alger », document phare destiné à codifier les crimes coloniaux, à en reconnaître l’impact multiforme et à proposer une feuille de route africaine pour la restitution des œuvres d’art et la réparation financière.

Cette déclaration, symbole de la volonté africaine de justice et de dignité, sera soumise au sommet de l’Union africaine de février 2026, pour examen, validation et mise en œuvre.

Sous l’impulsion du président Tebboune, Alger a accueilli une conférence internationale inédite sur les crimes du colonialisme en Afrique

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