Dans une interview accordée, Guterres a déclaré que ce conflit ne devrait pas être considéré comme une guerre régionale, étant donné que la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont convenu de mesures de cessez-le-feu, y compris le démantèlement des FDLR.

"La première et la plus importante étape est de démanteler les FDLR, puis de trouver une solution avec le M23. Je crois en un principe clé : les groupes armés étrangers doivent quitter le Congo, et les citoyens congolais doivent apprendre à coexister pacifiquement sans s’appuyer sur des divisions ethniques", a-t-il déclaré.

Depuis plus de 30 ans, les miliciens Interahamwe et d’anciens soldats rwandais de l’ancien regime, qui ont fui dans les forêts congolaises après avoir commis les atrocités lors du génocide contre les Tutsi en 1994, se sont réorganisés avec l’intention de lancer des attaques contre le Rwanda.

Ces groupes, y compris l’ALIR (qui est ensuite devenu les FDLR), ont joué un rôle majeur dans la propagation de l’idéologie génocidaire dans l’Est de la RDC. Depuis lors, les Tutsi de la région ont été victimes de massacres, de destructions de biens et de déplacements massifs.

Les rapports des Nations unies ont à plusieurs reprises confirmé que les FDLR ont été intégrées aux FARDC, équipées en armes et entraînées par l’armée congolaise en coordination avec le gouvernement du président Tshisekedi pour attaquer le Rwanda. Les dirigeants de l’EAC et de la SADC ont convenu de mesures pour éliminer les FDLR. Cependant, les événements récents soulèvent des doutes quant à l’engagement de la RDC envers cet objectif.

La Première dame de la RDC, Denise Nyakeru Tshisekedi, a récemment rendu visite à des soldats blessés dans un hôpital, y compris des combattants des FDLR, ce qui remet en question les intentions du gouvernement congolais.

Actuellement, le groupe rebelle M23, qui lutte pour les droits des Tutsi et des communautés rwandophones en RDC, continue de faire les gros titres. Le groupe enchaîne victoires en victoires contre une coalition composée des FARDC, des FDLR, des Wazalendo, des troupes burundaises, de mercenaires européens et des forces de la SADC.

Par ailleurs, lors d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies le 26 janvier 2025, l’ambassadeur du Rwanda auprès de l’ONU, Ernest Rwamucyo, a accusé la MONUSCO de collaborer avec les FDLR au lieu de les éradiquer.

"La MONUSCO soutient les FDLR, un groupe terroriste sanctionné par l’ONU, aux côtés de mercenaires européens, en violation des accords de l’ONU de 1989. C’est inacceptable. La MONUSCO s’engage dans un conflit où elle devrait être neutre. Elle doit se concentrer sur la protection des civils, en particulier des déplacés, plutôt que de combattre aux côtés de la coalition des FARDC", a déclaré Rwamucyo.

Bien que Guterres n’ait pas directement abordé le rôle de la MONUSCO, il a insisté sur le fait que, conformément aux résolutions des dirigeants de l’EAC et de la SADC, les efforts diplomatiques doivent être privilégiés pour trouver une solution pacifique à la crise.

"Il reste encore beaucoup de travail diplomatique à accomplir pour assurer la paix dans l’Est du Congo. Toutefois, l’objectif principal doit être de préserver l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo", a-t-il ajouté.

Malgré ces efforts diplomatiques, le gouvernement congolais reste catégorique sur son refus de négocier avec le M23 et continue de privilégier la propagande internationale et l’affrontement militaire.

Le Secrétaire général des Nations unies a souligné que la résolution de l’insécurité dans l’Est de la RDC devrait commencer par le démantèlement des FDLR.