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Le Rwanda prévoit d’introduire une nouvelle injection préventive contre le VIH d’ici 2026

Redigé par IGIHE
Le 22 juillet 2025 à 12:07

Le Rwanda envisage d’introduire d’ici 2026 une nouvelle injection préventive contre le VIH, le Lenacapavir Yeztugo, selon le Dr Ikuzo Basile, directeur de l’unité de prévention du VIH au sein du Rwanda Biomedical Centre (RBC).

Développé par la société pharmaceutique américaine ’Gilead Sciences’, ce médicament est administré seulement deux fois par an et a démontré une efficacité de 99,9 % lors d’essais cliniques menés à l’échelle mondiale.

S’adressant à la RBA, le Dr Ikuzo a indiqué que, si tout se déroule comme prévu, cette injection constituera une alternative plus durable et moins contraignante aux comprimés quotidiens et aux injections bimensuelles déjà disponibles dans le pays.

Les essais cliniques du ’Lenacapavir Yeztugo’ ont donné des résultats prometteurs. Les études de phase III menées en Afrique du Sud et en Ouganda ont impliqué plus de 5 000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 16 à 24 ans, sans qu’aucune infection au VIH ne soit enregistrée parmi celles ayant reçu le médicament.

D’autres essais menés dans des pays comme les États-Unis, le Brésil et le Mexique ont ciblé des groupes à haut risque, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les personnes transgenres, chez qui le médicament a également démontré un haut niveau de protection.

Actuellement, le Rwanda propose deux principaux types de médicaments de prévention du VIH : une pilule orale quotidienne et une injection bimensuelle en cours de déploiement à Kigali. La nouvelle injection semestrielle devrait permettre de réduire la fréquence des prises et d’améliorer l’observance, en particulier chez les populations clés exposées à un risque élevé d’infection.

« Cette nouvelle option permettra de soulager le fardeau des pilules quotidiennes ou des six injections annuelles », a déclaré le Dr Ikuzo. « Si tout se passe bien, nous prévoyons de commencer le déploiement l’année prochaine. »

À ce jour, les services de prévention du VIH sont prioritairement destinés aux groupes les plus exposés à l’infection — notamment les jeunes, les travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et les couples sérodiscordants. Ces groupes seront également prioritaires pour ce nouveau médicament, qui sera initialement offert gratuitement.

Le Dr Ikuzo a indiqué que le Rwanda pourrait envisager à terme des modèles subventionnés afin de permettre un accès plus large, à mesure que le pays renforce le financement domestique de la santé. Des partenaires mondiaux comme le Fonds mondial et la ’Children’s Investment Fund Foundation’ se sont engagés à soutenir le déploiement initial dans neuf pays, dont le Rwanda.

Alors que la couverture du traitement du VIH chez les adultes au Rwanda atteint 97 %, seulement 80 % des enfants séropositifs âgés de 0 à 14 ans reçoivent un traitement. Toutefois, la prévention de la transmission mère-enfant a enregistré des progrès majeurs, avec 99 % des bébés nés de mères séropositives testés négatifs à l’âge de deux ans.

Le Dr Ikuzo a également mis en garde contre les affirmations religieuses prétendant à des guérisons miraculeuses du VIH, en expliquant que, si certains patients atteignent une charge virale indétectable grâce à un traitement régulier, cela ne signifie pas qu’ils sont guéris.

« Il n’existe ni vaccin ni remède contre le VIH », a-t-il rappelé. « Certains peuvent obtenir un test négatif en raison de la suppression virale, mais le virus reste présent dans l’organisme. »

Il a insisté sur l’importance de continuer à se protéger lors des rapports sexuels, même lorsque le partenaire est sous suppression virale, car ce statut n’est pas toujours connu ou vérifiable.

Au Rwanda, environ 3 200 personnes contractent le VIH chaque année, tandis que 2 600 meurent de maladies liées au sida. Grâce aux efforts soutenus de prévention et de traitement, le pays a enregistré une baisse de 82 % des nouvelles infections et une diminution de 86 % des décès liés au VIH au cours de la dernière décennie.

Le Rwanda envisage d’introduire d’ici 2026 une nouvelle injection préventive contre le VIH, le Lenacapavir Yeztugo
Dr Ikuzo a affirmé que le nouveau traitement offrira une alternative durable et moins contraignante aux traitements actuels

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