Construit par la société chinoise Sinohydro Corporation Company, l’ouvrage est situé entre les districts de Kamonyi (secteur de Ngamba) et Gakenke (secteur de Muhondo). Il constitue la première phase du vaste projet Nyabarongo II Multipurpose Development Project, qui regroupe plusieurs initiatives de développement liées à l’exploitation des eaux du futur lac.
Un lac de 67 kilomètres
Le lac en formation s’étendra depuis le site du barrage jusqu’au district de Nyabihu, traversant Kamonyi, Gakenke, Muhanga et Ngororero avant de se prolonger jusqu’aux secteurs de Shyira et Vunga. Il devrait atteindre 67 kilomètres de longueur, une hauteur d’eau de 59 mètres et un volume total de 803 millions de mètres cubes.
Les effets du projet s’étendent déjà au-delà des districts concernés : à Rulindo, par exemple, se déroulent les activités préparatoires de Sinohydro, tandis que Nyarugenge accueillera la nouvelle route asphaltée reliant Nzove au site du barrage.
Outre la production d’énergie, Nyabarongo II ouvrira la voie à d’autres activités : transport fluvial, services liés aux activités aquatiques, irrigation agricole, approvisionnement en eau potable, prévention des inondations, notamment dans la zone de Ruliba entre Kigali et le Sud, ainsi que l’installation de panneaux solaires flottants.
Selon l’EDCL (Energy Development Corporation Limited), le chantier avance de manière significative. La centrale électrique est achevée à 54,5 %, tandis que le mur du barrage, destiné à retenir les eaux, est construit à 41 %. Les travaux liés à l’évacuation des eaux excédentaires sont réalisés à 32,6 %, et ceux du raccordement au réseau national à 6,4 %.
À ce stade, 93 millions de dollars ont été investis, soit 43,7 % des 214 millions prévus pour la construction complète du barrage. La supervision technique, confiée à la société italienne Studio Pietrangeli, a déjà coûté 2,8 millions d’euros, sur un budget total de 5,2 millions.
200 MW de solaire flottant
L’un des volets majeurs du projet concerne l’installation de panneaux solaires flottants sur le futur lac, pour un coût estimé à 267 millions de dollars. Selon l’EDCL, cette centrale solaire flottante produira 200 mégawatts dans un premier temps, avec un système de stockage permettant de fournir de l’électricité pendant quatre heures en l’absence d’ensoleillement.
Pour Mushuti Anicet, responsable de la mise en œuvre du projet au sein de l’EDCL, les travaux structurants montrent désormais clairement l’avancée du chantier. Il souligne que la construction a déjà permis de créer environ 560 emplois locaux, un chiffre amené à croître.
« Pour produire de l’énergie hydroélectrique, nous avons besoin d’un volume d’eau suffisant et d’une chute importante », explique-t-il. « Étant donné que le site se situe dans une vallée, il a fallu bâtir un mur qui retient l’eau et la fait monter progressivement jusqu’à la hauteur souhaitée. Ce mur atteindra 59 mètres et en est aujourd’hui à 15 mètres. »
Initialement conçue pour produire 37,5 mégawatts, la capacité du barrage a été réévaluée en 2018 pour atteindre 43,5 mégawatts.
Selon les chiffres récents de l’Autorité rwandaise en charge de l’énergie, la capacité électrique installée du pays s’élève aujourd’hui à 406,4 mégawatts. Le Rwanda vise un accès universel à l’électricité d’ici 2029, contre 86 % de la population actuellement desservie.














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