Le juge Patrick Lynch, siégeant au Belfast Crown Court, a estimé que les procureurs n’avaient pas réussi à prouver que le vétéran, identifié uniquement comme le « Soldat F », avait ouvert le feu sur des civils non armés cherchant à se mettre à l’abri. Le Soldat F avait plaidé non coupable à deux chefs de meurtre pour la mort de James Wray, 22 ans, et William McKinney, 27 ans, ainsi qu’à cinq chefs de tentative de meurtre.
Le « Bloody Sunday » est devenu un symbole du conflit opposant les partisans catholiques d’une Irlande unie et les forces majoritairement protestantes souhaitant rester au sein du Royaume-Uni. À l’époque, le gouvernement britannique avait initialement affirmé que les parachutistes avaient tiré en légitime défense après avoir été attaqués par des hommes armés et des manifestants lançant des cocktails Molotov.
Bien que la violence ait largement cessé avec l’accord de paix du Vendredi saint de 1998, les tensions persistent. Les familles des victimes continuent de réclamer justice, tandis que les partisans des vétérans estiment que leurs pertes ont été minimisées et qu’ils ont été injustement visés par les enquêtes.
Tout au long du procès de cinq semaines, le Soldat F est resté dissimulé derrière un rideau. Il n’a pas témoigné pour sa défense et son avocat n’a présenté aucune preuve. Lors d’un entretien avec la police en 2016, le soldat avait déclaré n’avoir « aucun souvenir fiable » des événements de ce jour-là, tout en affirmant avoir correctement accompli ses devoirs.
L’avocat de la défense, Mark Mulholland, a dénoncé le dossier de l’accusation comme « fondamentalement défaillant et faible », critiquant la fiabilité des témoignages de soldats qu’il a qualifiés de « faussaires et menteurs » et les souvenirs incertains des survivants, qui ont fui les tirs pensant parfois qu’il s’agissait de balles en caoutchouc.
Les survivants ont décrit la peur et la confusion qui régnaient lorsque les soldats ont tiré lors de la marche pour les droits civiques. L’accusation se basait sur les témoignages de deux camarades du Soldat F : le Soldat G, désormais décédé, et le Soldat H, qui a refusé de comparaître, témoignages que la défense a tenté sans succès d’écarter.
Le procureur Louis Mably avait soutenu que les soldats avaient tiré sans justification et avec l’intention de tuer, partageant ainsi la responsabilité des victimes.
Une enquête officielle initiale avait disculpé les troupes, mais une révision plus approfondie, en 2010, avait conclu que des soldats avaient tiré sur des civils non armés et avaient menti dans le cadre d’une dissimulation qui a duré des décennies. Le Premier ministre de l’époque, David Cameron, s’était excusé, qualifiant les tueries « d’injustifiées et inexcusables ».
Les conclusions de 2010 ont permis l’ouverture du procès contre le Soldat F, qui n’a finalement eu lieu que ce mois-ci en raison de nombreux retards et obstacles.

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