Le Rwanda et le Burundi discutent d’une désescalade des tensions

Redigé par IGIHE
Le 19 décembre 2025 à 10:34

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a indiqué que les services de sécurité du Rwanda et du Burundi ont tenu, le week-end dernier, une réunion visant à désamorcer les tensions croissantes entre les deux pays.

Depuis plusieurs années, les relations entre les deux nations sont tendues, le Burundi accusant le Rwanda d’héberger des individus qui auraient tenté de renverser le gouvernement burundais en 2015.

À d’autres moments, le Burundi a affirmé que le Rwanda soutenait le groupe rebelle RED Tabara, accusations que le Rwanda a constamment rejetées.

À plusieurs reprises, le président Évariste Ndayishimiye et d’autres dirigeants burundais ont déclaré dans les médias internationaux qu’ils disposaient d’informations selon lesquelles le Rwanda préparerait selon eux, une attaque contre le Burundi. Cette situation a conduit à la fermeture par le Burundi de toutes ses frontières terrestres avec le Rwanda depuis le début de l’année 2024.

En outre, le Burundi, qui partage une frontière méridionale avec le Rwanda, a choisi de collaborer avec les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC), lesquelles entretiennent des liens avec les FDLR, s’alignant ainsi avec ce groupe.

Par ailleurs, alors que la ville d’Uvira demeure sous le contrôle de l’AFC/M23, les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont davantage détériorées, le Burundi accusant le Rwanda d’avoir bombardé son territoire.

Dans une interview accordée à France 24 paru ce 18 décembre 2025, le ministre Nduhungirehe a categoriquement rejetté les accusations du Burundi, ajoutant que c’était au contraire le Burundi, et non le Rwanda, qui avait bombardé le territoire de la RDC.

« Ce sont en réalité des tirs provenant du Burundi qui ont touché la ville de Kamanyola en RDC, provoquant des déplacements de réfugiés vers le Rwanda, notamment à Bugarama. »

Interrogé sur l’existence de discussions entre le Rwanda et le Burundi, le ministre Nduhungirehe a confirmé que des responsables sécuritaires des deux pays s’étaient rencontrés au cours du week-end dernier afin d’aborder les tensions persistantes.

« Pour le Burundi, une réunion s’est tenue ce week-end entre les services de sécurité des deux États pour parler de la désescalade. Et nous pensons que si ces réunions se poursuivent, nous allons nous entendre sur une voie de sortie, pour une désescalade régionale et la réactivation des accords de paix », a-t-il déclaré.

Concernant la RDC, les discussions entre les deux pays s’inscrivent dans le cadre des accords de Washington, au sein desquels le mécanisme conjoint de coordination sécuritaire est chargé de superviser les efforts visant à neutraliser le groupe génocidaire terroriste FDLR, ce qui permettra la levée des mesures défensives mises en place par le Rwanda.

À ce jour, un accord de paix a été signé le 4 décembre 2025, mais la RDC continue de privilégier l’option militaire, qui entrave la mise en œuvre de cet accord.

Les FDLR, composées d’un effectif estimé entre 7 000 et 10 000 combattants, collaborent étroitement avec les FARDC ainsi qu’avec plus de 20 000 soldats burundais lors des combats contre le M23.

Le ministre Nduhungirehe a également indiqué que les réunions conjointes en matière de sécurité reprendront afin de se concentrer sur la neutralisation des FDLR entre autres.

Le ministre Nduhungirehe a annoncé une réunion des services de sécurité rwandais et burundais pour désamorcer les tensions entre les deux pays

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