Cet engagement a été réitéré lors d’une réunion du Cabinet dirigée par le Président Paul Kagame, le mercredi 17 décembre 2025, au Village Urugwiro.

Selon un communiqué publié par le Bureau du Premier Ministre, le Cabinet a été informé de la signature des Accords de Washington le 4 décembre 2025 et a réaffirmé le soutien du Rwanda à la poursuite de l’engagement dans la médiation facilitée par les États-Unis, ainsi que dans le processus de paix de Doha, guidé par une approche équilibrée tenant compte des préoccupations sécuritaires de toutes les parties.

Les Accords de Washington, négociés par les États-Unis, ont marqué une étape historique vers la fin de décennies de conflit entre le Rwanda et la RDC. L’accord a officialisé les engagements pris plus tôt en juin, notamment un cessez-le-feu permanent, le désarmement des groupes armés non étatiques, le retour des réfugiés et la reddition de comptes des auteurs d’atrocités.

Lors de la cérémonie de signature, le Président américain Donald Trump a déclaré que l’accord visait à favoriser une paix durable, la coopération régionale et l’intégration économique, y compris le potentiel d’accroissement des investissements américains dans le secteur minier des deux pays.

Cependant, l’accord a rencontré des difficultés dès ses débuts, suite à la reprise des violences dans l’est de la RDC, où les combats se sont intensifiés alors que les forces congolaises tentaient de reconquérir les territoires perdus face à la rébellion de l’AFC/M23. Dans ce contexte, les rebelles ont capturé la ville stratégique d’Uvira la semaine dernière avant d’annoncer ensuite leur retrait à la demande des médiateurs américains.

Le Rwanda a à plusieurs reprises rejeté toute tentative de l’impliquer dans ces combats. Le 10 décembre 2025, le pays a fermement condamné ce qu’il a qualifié de violations du cessez-le-feu des Accords de Washington par l’armée congolaise (FARDC) et l’armée burundaise (FDNB).

Dans une déclaration publiée par le Ministère des Affaires étrangères, Kigali a réiteré que la responsabilité des violences en cours au Sud-Kivu ne pouvait être imputée au Rwanda.

La déclaration a souligné les bombardements systématiques des villages civils proches de la frontière rwandaise par les FARDC et les FDNB, opérant en coalition avec la milice génocidaire FDLR, les groupes Wazalendo et des mercenaires étrangers soutenus par la RDC, des actions que l’AFC/M23 affirme avoir été contraint de contrer.

«  Ces violations délibérées des accords récemment négociés constituent de sérieux obstacles à la paix, entraînant la poursuite de la souffrance de la population dans l’est de la RDC, ainsi qu’une menace sécuritaire pour la frontière occidentale du Rwanda  », indique la déclaration.

Le Rwanda a également souligné les conséquences humanitaires de la violence, citant le bombardement de Kamanyola depuis le Burundi, qui a provoqué le déplacement de plus de 1 000 civils congolais. Les déplacés ont traversé la frontière rwandaise et sont actuellement hébergés au camp de transit de Nyarushishi à Bugarama, dans la Province du Sud.

L’armée burundaise, dont le déploiement de près de 20 000 soldats dans le Sud-Kivu est signalé, a imposé un blocus des villages banyamulenge à Minembwe, coupant les approvisionnements dans ce que Kigali a qualifié de tentative délibérée d’affamer la population et d’aggraver la crise humanitaire. 

La déclaration du Ministère des Affaires étrangères a également remis en question l’engagement de Kinshasa envers le processus de paix, citant des déclarations publiques des autorités congolaises selon lesquelles elles entendent ignorer le cessez-le-feu et poursuivre des opérations militaires pour reconquérir des territoires, alors même que les négociations étaient en cours.

Le Rwanda a souligné que le manquement de la RDC à neutraliser les FDLR, comme stipulé dans l’accord de paix de juin 2025, continue de compromettre les efforts visant à résoudre le conflit dans l’est de la RDC, objectif central des Accords de Washington.

Le Rwanda a réaffirmé son engagement en faveur de la pleine mise en œuvre des Accords de Washington