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Ces actes des FARDC qui en font des terroristes

Redigé par Tite Gatabazi
Le 13 février 2023 à 01:14

L’insécurité à l’Est de la RDC est un sujet récurrent depuis de très longues années. En lisant plusieurs rapports crédibles, on est étonnés voire désagréablement surpris d’apprendre que la cause première de l’insécurité en RDC se nomme les FARDC.

L’Est de la RDC est soumis à des problèmes quasi existentiels depuis les années 1960. Il comprend à ce jour onze provinces que sont : Haut Uele, Ituri, Nord Kivu, Sud Kivu, Maniema, Tanganyika, Haut Lomami, Haut Katanga, Tshopo, Lomami, Lualaba. Ces onze provinces font à eux seuls le tiers de la superficie de la RDC.

Selon plusieurs rapports des Nations unies, cette partie du territoire congolais compte plus de 130 groupes armés qui y opèrent, y compris le groupe génocidaire FDLR.

De tous les groupes présents, les FARDC viennent en tête des exactions vis-à- vis de la population.

C’est déjà connu que les FARDC sont la composante la plus violente contre la population congolaise, qu’ils sont censés protéger.

A titre d’exemple, en octobre 2018, Kivu Security Tracker a recensé 66 civils morts par violence impliquant les FARDC, responsables de seize d’entre eux.

Selon la même source, depuis 2017 les FARDC se sont rendues coupables de 504 décès des civils sur les 4425 recensés.

Ces rapports indiquent que les FARDC viennent juste derrière les ADF dans le nombre des civils tués.

En matière de viols, les FARDC crève le tableau aussi. Les Nations unies avaient dénombré soixante-sept viols pour le seul jour du nouvel an à Fizi en 2011. Tandis qu’au Moyen Plateau, pour le même jour, on en comptait cinquante-sept.

En 2013, les Nations unies avaient dénombré 200 viols dont la majorité étaient des mineures par les FARDC. Ces viols ne datent pas d’hier, ils sont récurrents et s’aggravent au fil des années.

Mme Yakin Ertürk, ancienne Rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations unies chargée de la question de la violence à l’égard des femmes, ses causes et ses conséquences, à contextualiser cette situation macabre en ces termes : “La violence sexuelle qui est courante et commise par les groupes armés non-étatiques, les Forces armées de la RDC, la Police nationale congolaise et également par des civils.”

Et de rappeler que “les atrocités perpétrées par ces groupes armés sont d’une brutalité inimaginable, qui va bien au-delà du viol.”

On ne peut faire mieux.

L’effectif des FARDC avoisine les 150 000 hommes et femmes, c’est une institution qui traine avec elle la corruption, les détournements, les ventes des équipements sur le marché noir, le manque de soldes pour les soldats qui, pour survivre se noie dans l’alcool et raquette la population,

Plutôt que de protéger les citoyens, les FARDC figurent en tête des dangers publics en RDC. Pour s’acheter une sécurité, les congolais font allégeance à des militaires. Les plus nantis s’offrent même les services des militaires à titre privé.
D’après le Rapport du Groupe des Experts des Nations unies de Juin 2022 indique que les FARDC volent, violent, pillent, massacrent, bombardent indistinctement les écoles et hôpitaux. Quel désastre.

Des incidents quotidiens circulent sur les réseaux sociaux montrant des militaires ivres, en bagarres entre eux, avec cochon ou chèvre embarques sur une moto. Si ce n’est pas une honte nationale, qu’est-ce que ça peut bien être ?

Parmi les 130 groupes armés, les rapports les plus crédibles indiquent que beaucoup sont entretenus par les officiers supérieurs, les députés, les leaders locaux qui protègent leurs propres carrés miniers.

Ceci est de notoriété publique au point ou le Président de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, avait invité ses collègues députés de quitter les groupes armés. Qui parmi eux a jamais été inquiété ?

Les CODECO en Ituri sont aux mains du président de l’assemblée provinciale.
Ainsi va la RDC !

Dire que la RDC est à l’image d’une République bananière n’est pas excessif. La violence y est banalisée en plus d’être lucrative.

Le Président Tshisekedi en personne l’a déclaré à Bunia quand il dénonçait les magouilles et mafias au sein des FARDC.

Le plus dramatique est que la population congolaise paie un lourd tribut des faits de son armée, les FARDC.

Les FARDC sont sources d’insécurité dans le pays en plus de la pléthore des groupes armés.

Mais qu’entend-on par acte terroriste ?

Constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, les infractions suivantes : Les atteintes volontaires à la vie, les vols, le viol comme arme de guerre, les destructions, les dégradations les détériorations, ...

Tous ces éléments, pris séparément ou ensemble se retrouvent, malheureusement, dans les actes quotidiens des FARDC et leurs supplétifs les FDLR.

Le calvaire des citoyens de l’est de la RDC est allé crescendo depuis 1990 et s’est empiré avec l’arrivée des génocidaires hutus rwandais à l’Est de la RDC en 1994.

Les obliger à la légitime défense. On assiste à la création de l’AFDL, le RCD Goma, le CNDP du Général Laurent Nkunda et maintenant le M23.
La revendication légitime reste prioritairement la sécurité des Tutsi congolais et le rapatriement des réfugiés ayant fui des persécutions, au point ou des officiers des FARDC ont déserté pour rejoindre la cause légitime défendue par le M23.

Le M23 accueille des déserteurs des FARDC et des citoyens congolais d’autres tribus, qui grossissent de jour en jour ses rangs.

Ce qui permet d’ajouter les questions de mauvaise gouvernance, de la corruption endémique et de la sécurité de toute la population dans le cahier de charge du M23. Un véritable agenda politique.

Dans son organisation et son fonctionnement, le M23 se distingue de loin des FARDC.

Ses militaires sont très disciplinés, aguerris avec une longue expérience de la guerre dans les différents mouvements que sont AFDL de Laurent Désiré Kabila, RCD de Maître Azarias Ruberwa, le CNDP du général Laurent Nkunda et aujourd’hui le M23 du général Makenga.

Les territoires conquis par le M23 sont en sécurité et la population soulagée. L’accueil populaire atteste que la démonstration de joie de cette population se manifestait par les offrandes (le lait, les régimes de bananes, les sacs de haricots, le manioc…) aux combattants du M23 chaque fois qu’ils libèrent une zone des griffes de la coalition FARDC/FDLR, Mai Mai, Nyatura.

Ces éclosions de joies interrogent tout observateur sur qui du M23 et des FARDC est terroriste en vrai.

La rhétorique des autorités congolaises veut que le M23 soit un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda.

Il est peut-être temps qu’elles réfléchissent un peu plus sérieusement sur les causes profondes et réelles du malaise sécuritaire, de mauvaise gouvernance et de paupérisation de la population.

Tous ces maux relèvent de la responsabilité des autorités à tous les niveaux.

Mais le drame, comme s’il n’y en avait pas assez, les autorités congolaises font recours aux mercenaires, en plus des groupes armés alliés, pour perpétuer les souffrances de sa population.
Du cynisme à haute dose.

Tshisekedi oublie que les étrangers ne versent pas leur sang pour un autre pays.

Alors que les FARDC désertent les combats, au nom de quoi un kényan irait combattre à sa place ?


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