A 66 ans, ce vétéran de la politique belge, qui a survécu à tant de coalitions bancales et de crises politiques qu’on pourrait lui décerner une médaille de résilience, semble maintenant être au cœur d’un scandale de blanchiment d’argent.
Une affaire qui risque de ternir son image bien rodée d’homme politique respecté, ou du moins, d’homme politique qui sait comment naviguer dans les eaux troubles de la politique belge et internationale.
Le soupçon porte sur un système sophistiqué de blanchiment d’argent, qui impliquerait des billets de loterie et de l’argent liquide d’origine... disons "mystérieuse".
Ah, la magie de la politique : rien de tel qu"un peu de "chance" (loterie) et de liquidités non identifiées pour donner une touche d’aventure à une carrière déjà bien remplie. Les autorités belges, après plusieurs années à observer Reynders en tant que ministre des Finances puis ministre des Affaires étrangères, ont décidé de faire un petit tour d’inspection dans ses propriétés.
Et voilà que les perquisitions ont révélé des choses "intéressantes" – mais, bien sûr, rien qui ne puisse entacher l’intégrité d’un homme ayant servi à la tête de l’État pendant plus de deux décennies. Enfin, pas encore...
C’est là que l’affaire prend une tournure encore plus croustillante. Un ancien agent secret, sans doute un héros hollywoodien dans l’âme, a contacté la police judiciaire fédérale. Cet agent a expliqué qu’il avait des preuves de pots-de-vin liés à la construction de l’ambassade belge à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, un pays avec lequel la Belgique entretient une relation… disons, complexe (merci, Léopold II).
Cet agent, à la mémoire apparemment très précise, raconte comment Reynders et un de ses plus proches collaborateurs auraient blanchi des fonds d’une manière qui frôle la fiction. Et si le récit de cet agent secret se vérifie, cela ajoutera une nouvelle couche à la longue liste de drames politiques belges.
Reynders, qui n’a jamais eu de problème à se poser en médiateur en Belgique ou sur la scène internationale (rappelez-vous son rôle d’informateur après les élections de 2007 et 2011), semble cette fois dans une situation où il ne pourra pas jouer le rôle de conciliateur.
Le scandale pourrait sérieusement nuire à son image, déjà ternie par l’échec de sa campagne pour devenir le secrétaire général du Conseil de l’Europe en 2019, un poste qu’il avait pourtant convoité avec une énergie digne d’un coureur de fond. Mais voilà, c’était la Croate Marija Pejčinović Burić qui a remporté le poste, et non Reynders, probablement parce qu’il n’a pas eu la chance d’utiliser des billets de loterie pour sa campagne. C’est ironique, non ? Une chance mal placée...
Bref, ce n’est pas la première fois que Didier Reynders se retrouve au centre d’une controverse, mais cette fois, les révélations sont tellement salées qu’on dirait qu’elles pourraient faire déborder le vase de l’hypocrisie politique belge. Il est désormais pris dans une danse délicate entre la justice belge et les rumeurs de corruption et de blanchiment, mais à 66 ans, il faut espérer qu’il ait encore quelques tours dans son sac pour éviter un retour de bâton fatal.
Les prochaines semaines seront cruciales pour l’homme qui a navigué à travers les eaux troubles de la politique belge pendant plus de 20 ans. Reste à savoir s’il pourra esquiver ce nouveau naufrage ou s’il se retrouvera à devoir expliquer à ses électeurs et à l’Europe qu’il n’était qu’un innocent spectateur dans cette affaire de blanchiment à la mode belge.
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