00:00:00 Nos sites KINYARWANDA ENGLISH FRANCAIS

Urgent

Enfance et souvenirs

Redigé par Tite Gatabazi
Le 30 décembre 2021 à 04:19

Le lien fait entre enfance et innocence est ancien et a traversé les temps.

Ces représentations s’enracinent dans les sentiments d’attendrissement qu’un enfant provoque chez un adulte normalement constitué.

Cette période de la vie est celle de la virginité, de la spontanéité, de la confiance et de la curiosité.

Tandis que les souvenirs sont ce qui nous lie au passé et ce qui nous en reste.

Pendant que chez l’adulte tout doit être élaboré, intellectualisé et rationalisé.

Son énergie est dépensée sous le poids des attentes des autres et des responsabilités diverses et variées.

Nous sommes caractérisés, à cette époque de la vie, par la camaraderie dans le plaisir de nos jeux et l’enthousiasme qui les entourent.

Les petites joies qui jalonnent l’époque de notre enfance sont inoubliables parce que le bonheur était présent.

Nos relations franches et désintéressées, nos loisirs et nos disputes. Qu’est-ce que nous les avons savourés !

Franck Martin, spécialiste des relations de confiance en a la certitude : « les enfants sont plus heureux que les adultes ».

Car tout ce que nous sommes aujourd’hui, nos désirs, nos joies, nos peines, nos aptitudes ; sont les fruits de cette histoire, de ce parcours émaillé de si belles personnes dans l’âme.

Ce passé révolu marqué par des moments qu’on ne peut restituer, ces souvenirs sont une véritable source d’énergie.

Dans une belle chanson, Adamo Salvatore chante : « parle-moi de mon enfance, mon vieux ruisseau, du temps où coulait ma chance au fil de ton eau…

parle-moi des doux délires de nos tendres années…parle-moi tant que j’y pense de mon premier amour, il était tout innocence a-t-il duré toujours ? ».

Et là, on se remémore encore la cour de récréation, nos enseignants, le rituel de la messe du dimanche, les matchs de foot, les boums des vacances, les kilomètres avalés à pieds pour rejoindre ou accompagner les dulcinées.

Osso, Demu, Ndande, Tave, Biregeyi et les autres, ne manqueront pas de fredonner du Didier Barbelivien :

« à toutes les filles que j’ai aimé avant, qui sont devenues femmes maintenant… ».

Où la fin des vacances, quand elles retournaient à l’internat.

Les mains dans les poches, longeant les bords du lac Kivu, l’air rêveur, on sifflotait « Ngobila » de Koffi Olomidé.

Peut-être que Da Hélène, Martine, Tuna, Ndina, Njede, Zawadi et Chantal se repassent encore « Pour mieux t’aimer » de Nana Mouscouri ou « une femme amoureuse » de Mireille Mathieu et pourquoi pas « Mère Supérieure » de Papa Wemba.

Pendant que Françoise Hardy évoque « la maison ou j’ai grandi. Quand je me tourne vers mes souvenirs, je revois la maison ou j’ai grandi…

ils savaient rire tous mes amis, ils savaient si bien partager mes jeux… quand j’ai quitté ce coin de mon enfance, je savais bien que j’y laissais mon cœur… ».

Qui parmi les adultes n’a pas un fond de regret de cet âge ou le rire était présent, sincère et ou l’âme était en paix.

Evoquer son enfance et ces différents lieux de légèreté et d’insouciance, de ces tendres années, avec cette forme d’émerveillement et de liberté ; nous aide ainsi à renforcer nos ressources d’adaptation.

L’endroit où on a grandi est ce lieu où l’on a eu droit à une structure humaine sur laquelle se reposer.

Avoir eu les Muliri et Jambek Fataki comme « protecteurs bienveillants » est une chance que je mesure tous les jours.

Dans sa chanson « L’Amérique », Joe Dassin dit : « …je reviendrai, je ne sais pas quand… ».

Surtout si c’est Minova, qui épouse la baie du lac Kivu, avec ses paysages magnifiques et une nature généreuse digne d’une carte postale.

Nous faisons tous cette promesse à nos enfants de revenir en famille sur les lieux de notre enfance qui recèle de multiples bienfaits.

Car, voir Minova en famille, avec tout ce que cela implique des lieux mémorables, la manière de vivre des gens sur place, du mode d’éducation de notre temps ; les inscrira dans mon histoire, leur histoire.

Car ce mode d’éducation nous a inculqué des valeurs : le droit d’aînesse, le respect de soi et des autres, le partage et la solidarité.

Du travail bien fait. Mais aussi de la discipline et cette rectitude qui force l’admiration partout où nous passons.

On sait tous combien cette transmission de la mémoire familiale constitue un socle sur lequel les enfants pourront s’ancrer.

Eux qui portent l’héritage immatériel de Minova en République Démocratique du Congo et du Rwanda.

Cette énergie positive nous fait sentir bien et nous rend moins triste. C’est le berceau de notre enfance !

Dans ce berceau, nous y avons vécu et partager avec des personnes qui sont devenues, bien malgré elles, une part de nous-mêmes.

Nos souvenirs communs constituent des réservoirs de bien être logés dans nos mémoires. Et nous nous délectons de les partager chaque fois que nous le pouvons.

L’émerveillement de ces petits riens qui illuminent nos visages !

Quel régal de s’y plonger. Ils sont bénéfiques au moral.

Ces souvenirs nous délivrent, nous emplissent et nous nourrissent.

Ils permettent de se réapproprier son histoire, de la poursuivre sous une autre forme, d’étoffer nos liens.

Grâce à la force des émotions qui l’accompagnent, nous leur donnons du sens.

Chateaubriand disait : « Tant que le cœur conserve des souvenirs, l’esprit garde des illusions ».

Durant toute notre existence, nous dialoguons avec nos souvenirs. Grace à eux, nous forgeons notre rapport au monde.

Minova, ce lieu chargé d'histoire et des souvenirs d'enfance

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité