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Engouement record pour la fonction publique, moins de 7 % des candidats décrochent un emploi

Redigé par Alain-Bertrand Tunezerwe
Le 24 octobre 2024 à 03:30

Dans son rapport 2023/2024, présenté aux deux Chambres du Parlement ce 23 octobre 2024, La Commission de la Fonction Publique a révélé des chiffres surprenants concernant les concours publics pour l’année 2023/2024. Sur les 2 790 postes vacants offerts par les institutions publiques, plus de 577 000 personnes ont postulé, reflétant l’engouement massif pour les emplois publics. Cependant, seuls 382 000 candidats remplissaient les critères requis, soit 62 % des postulants, et parmi eux, uniquement 91 820 candidats, soit 24 % des postulants ont été autorisés à concourir. A peine 5 781 ont réussi à decrocher un emploi, soit 6,3 %.

La fonction publique continue d’attirer une large majorité de chercheurs d’emploi, notamment les jeunes diplômés. Malgré l’introduction croissante de programmes d’enseignement axés sur l’entrepreneuriat et les compétences pratiques, permettant de créer des opportunités d’auto-emploi, l’emploi public reste très convoité.

Sur les 91 820 candidats ayant passé les tests, seuls 5 781 ont été retenus. Parmi eux, 40 % ont immédiatement commencé leur nouvelle carrière, tandis que 52 % ont été placés sur une liste d’attente. Cependant, 5,6 % des candidats retenus ont décliné l’offre d’emploi. La plupart des candidats éliminés n’ont pas réussi à franchir la première étape à cause de documents incomplets ou d’incompatibilités avec les exigences des postes.

Les résultats des concours ont suscité l’inquiétude au Parlement, notamment de la députée Uwababyeyi Jeannette, qui a pointé le faible taux de réussite. Elle a exprimé ses doutes sur la difficulté des tests ou le niveau des candidats.

« Sur plus de 91 000 candidats, seulement 5 700 ont réussi. Est-ce dû à un manque de compétences ou à des examens trop difficiles ? » a-t-elle interrogé. Cette question soulève des inquiétudes quant à la préparation des candidats ou à l’accessibilité des concours.

Barnabé Muhire Sebagabo, Président par intérim du Conseil des commissaires de la Commission de la Fonction Publique, a précisé que le processus de sélection exige une note minimale de 70 %, bien au-dessus des 50 % habituels pour d’autres types d’examens.

« Il est important de comprendre que les exigences pour les postes publics sont élevées. Ce n’est pas que ceux qui n’ont pas été retenus ont échoué, mais que le niveau requis est plus strict, ce qui pourrait même aller jusqu’à 80 %, selon les besoins du poste », a-t-il expliqué.

Il a également souligné que certains candidats soumettent des dossiers incomplets, notamment en fournissant des attestations d’université sans avoir finalisé leur formation, ce qui conduit à leur élimination.

Malgré ces contraintes, la fonction publique ne manque pas de candidats. Selon Sebagabo, « nous n’avons jamais rencontré de pénurie de personnel. Les candidats qualifiés sont toujours disponibles pour pourvoir les postes vacants. »

Les années précédentes, peu de candidats sur liste d’attente étaient recrutés. Cependant, entre 2022 et 2023, le nombre de personnes embauchées depuis cette liste est passé de 200 à 625, signe que l’attente peut finalement porter ses fruits.

La Commission de la Fonction Publique a proposé que les institutions publiques consultent d’abord la liste d’attente avant d’organiser de nouveaux concours, afin d’optimiser le recrutement et d’éviter la multiplication des processus de sélection. Une mesure qui pourrait réduire la pression sur les candidats et sur les administrations, tout en accélérant l’embauche.

Pour l’année 2023/2024, sur les 2 790 postes vacants offerts par les institutions publiques, plus de 577 000 personnes ont postulé.

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