Là où tant de processus de changement se sont effondrés faute d’inclure celles qui constituent l’armature silencieuse des sociétés, cette révolution en marche se distingue par une compréhension aiguë de sa propre condition de possibilité.
En effet, nul processus de transformation durable qu’il s’agisse de développement économique, de reconstruction institutionnelle ou de mutation sociétale profonde ne peut se déployer sans la participation pleine, entière et reconnue des femmes.
Leur exclusion, longtemps tolérée et parfois institutionnalisée, n’a produit que stagnation et déséquilibres. Leur intégration, au contraire, ouvre la voie à une dynamique de progrès authentique, enracinée dans la justice, l’équité et la continuité historique.
C’est dans cette perspective que, sous l’impulsion de la très engagée et infatigable Brenda Monkango, s’ouvre une vaste campagne de sensibilisation inscrite dans le cadre des « 16 Jours d’Activisme contre les Violences Basées sur le Genre ».
Un engagement inscrit dans un combat universel
Placée sous le thème mondial « Unité pour mettre fin à la violence numérique à l’égard de toutes les femmes et les filles », cette initiative rappelle avec force que l’espace numérique, désormais indissociable de la vie citoyenne, du débat public et de la construction de soi doit être, en toutes circonstances, un lieu de liberté, d’expression et de sécurité. Il ne saurait être abandonné aux dérives, aux brutalités anonymes et aux formes nouvelles d’acharnement qui s’y développent.
L’essor de violences nouvelles, aux conséquences bien réelles
Car les violences faites aux femmes dans le champ numérique revêtent désormais des formes multiples et insidieuses : harcèlement sexuel récurrent sur les réseaux sociaux ;
pornodivulgation, c’est-à-dire la diffusion d’images intimes sans consentement ; cyberintimidation visant à réduire au silence toute parole féminine ; sextorsion, forme particulièrement pernicieuse d’exploitation et de chantage.
Si ces agressions se déploient dans la pseudo-immatérialité du virtuel, dans cet espace où l’anonymat confère trop souvent une impunité illusoire, elles n’en demeurent pas moins d’une violence redoutablement concrète. Le numérique, que l’on imagine volontiers désincarné, sert ici de vecteur à des brutalités nouvelles, plus diffuses et plus insidieuses, dont la portée dépasse largement l’univers électronique où elles prennent forme.
Ainsi, l’espace digital devient le théâtre d’atteintes qui, bien qu’immatérielles en apparence, portent une charge émotionnelle, sociale et symbolique d’une intensité rarement mesurée à sa juste mesure.
Car leurs répercussions s’enracinent, quant à elles, profondément dans la réalité vécue : détresse psychologique tenace, isolement social parfois irréversible, atteinte durable à la réputation, obstacles professionnels érigés comme autant de sanctions tacites, et, dans les cas les plus extrêmes, menaces physiques venant prolonger la violence initiale.
Rien, dans ces conséquences, n’a de virtuel ; tout relève au contraire du tangible, du quotidien, du vécu le plus intime. Ainsi se révèle le paradoxe du numérique : espace immatériel en surface, mais capable d’infliger des blessures d’une réelle gravité et d’une profondeur souvent méconnue.
Rien n’est plus tangible que le traumatisme infligé par ces violences qui prolifèrent sur les plateformes numériques, les applications de communication et désormais au sein des technologies d’intelligence artificielle.
Pour un espace numérique sûr, juste et protecteur
L’heure est venue de concevoir un espace numérique qui soit un véritable lieu d’émancipation, un territoire d’expression affranchi des brutalités anonymes et des violences systématiques qui s’y déploient.
L’heure est venue, également, de rappeler avec une fermeté sans équivoque que la dignité des femmes ne saurait faire l’objet d’aucune négociation ni en ligne, ni hors ligne. Et l’heure est venue, enfin, de porter solennellement la voix de celles pour qui la révolution en cours n’aura de valeur ni de légitimité si elle ne s’accompagne d’une exigence absolue de protection, de respect et d’égalité.
En ce domaine, l’AFC/M23 se distingue par une vigilance singulière : elle se place résolument à l’avant-garde de ce combat essentiel, consciente que l’avenir se construit par l’élévation et la sécurisation des femmes, non par leur marginalisation.
C’est pourquoi il nous incombe, collectivement, d’ériger un Internet plus sûr, un espace où la liberté ne soit pas travestie en permis d’agresser, et où chaque femme puisse évoluer sans crainte d’être ciblée, humiliée ou réduite au silence.
Ensemble, défendons et protégeons les femmes et les filles, en ligne comme hors ligne, afin que la révolution sociale et politique en gestation à l’Est de la RDC s’enracine dans une justice véritablement inclusive.
Dans cet engagement, l’AFC/M23 apparaît non seulement comme un acteur militaire ou politique, mais comme un moteur de transformation sociétale, déterminé à faire de l’égalité de genre l’un des piliers les plus nobles et les plus irréfutables de son projet.














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