Cette rencontre a réuni des acteurs gouvernementaux, des partenaires techniques et financiers ainsi que des experts du secteur de la nutrition.
Ce cadre d’échange s’inscrivait dans la continuité des engagements internationaux pris lors du Sommet Nutrition for Growth (N4G), tenu à Paris les 27 et 28 mars 2025, un rendez-vous mondial majeur qui a marqué une nouvelle étape dans la mobilisation internationale contre la malnutrition.
Le sommet a réuni plus de 214 délégations issues de 106 États, d’organisations internationales, d’ONG, du secteur privé, du monde académique et de fondations philanthropiques, avec pour objectif de placer la nutrition au cœur des politiques de développement durable. Le Rwanda a joué un rôle actif dans cette dynamique en faisant partie du groupe des États moteurs ayant contribué à la mobilisation internationale en amont du sommet.
Le Sommet N4G de Paris a débouché sur des engagements politiques et financiers dépassant 30,5 milliards de dollars, traduisant une reconnaissance croissante de la nutrition comme un investissement stratégique et à fort impact.
Les recommandations issues du sommet ont insisté sur la nécessité d’adopter une approche multisectorielle, intégrant la nutrition dans les politiques de santé, d’agriculture, d’éducation, de protection sociale, d’égalité de genre et de lutte contre le réchauffement climatique.
Les participants ont également souligné l’importance de renforcer des systèmes alimentaires durables, résilients et inclusifs, capables de garantir un accès équitable à des aliments sûrs, nutritifs et abordables.
Parmi les orientations majeures du sommet figurait la priorité accordée aux 1 000 premiers jours de la vie, de la conception à l’âge de deux ans, considérés comme déterminants pour le développement cognitif, physique et social de l’enfant.
Les recommandations ont appelé les États et les partenaires à investir davantage dans la nutrition des femmes enceintes et allaitantes, à améliorer l’accès aux micronutriments essentiels, à renforcer les services de santé maternelle et infantile et à lutter contre les inégalités qui affectent les populations les plus vulnérables.
Le sommet a également mis en avant le rôle central des femmes et des jeunes, en encourageant leur autonomisation économique et leur participation active aux systèmes alimentaires et aux initiatives nutritionnelles.
Les discussions ont aussi souligné la nécessité d’améliorer la coordination entre les acteurs publics et privés, de renforcer les partenariats public-privé et d’assurer un meilleur suivi des engagements pris, à travers des mécanismes de redevabilité et de transparence.
Les recommandations ont insisté sur l’importance des données probantes, de la recherche scientifique et de l’innovation pour orienter les politiques nutritionnelles et mesurer leur impact réel sur la santé et le développement économique.
Ces échanges sont intervenus à un moment crucial pour le Rwanda, alors que les résultats de la sixième Enquête démographique et de santé (EDSR) révèlent que 33 % des enfants souffrent encore de retard de croissance et que 25 % des femmes enceintes sont touchées par l’anémie.
Dans ce contexte, le forum visait à évaluer l’état actuel de la nutrition au Rwanda, en particulier chez les femmes enceintes et les jeunes enfants, tout en partageant des résultats concrets issus d’initiatives récentes mises en œuvre par le gouvernement et ses partenaires.
Prenant la parole lors de cette rencontre, Stéphane Le Brech, Premier conseiller à l’Ambassade de France au Rwanda, a souligné que cet événement traduisait l’engagement de la France en matière de solidarité internationale, ainsi que sa volonté de transformer les recommandations du Sommet N4G en actions concrètes sur le terrain.
Il a rappelé que la stratégie française en matière de nutrition repose sur une approche intégrée, considérant la malnutrition non seulement comme un enjeu alimentaire, mais aussi comme une question de santé publique, d’hygiène, d’accès aux soins et de protection sociale.
La France place par ailleurs la nutrition au cœur de sa stratégie de solidarité internationale, notamment à travers l’Initiative française pour la sécurité alimentaire et la nutrition (FIFSAN) et son engagement au sein de la Coalition pour l’alimentation scolaire, qui a pour objectif d’offrir à chaque enfant dans le monde un accès aux repas scolaires nécessaires pour bien apprendre et bien grandir à l’horizon 2030.
Au Rwanda, cette approche est opérationnalisée dans le cadre de projets soutenus par l’Ambassade de France, adaptés au contexte local, notamment en faveur des mères adolescentes dans les districts de Bugesera et de Ngoma, mis en œuvre par Haguruka. Ces projets intègrent la prévention des violences basées sur le genre, la détection de la malnutrition et l’orientation vers les services de santé.
De son côté, Elvis Gakuba, directeur régional Afrique de Sight and Life, a rappelé que l’amélioration de la nutrition des femmes enceintes et des enfants constitue non seulement un enjeu de santé publique, mais aussi un investissement stratégique pour la croissance économique à long terme du Rwanda.
Il a mis en avant la transition réussie du supplément fer et acide folique vers le Multiple Micronutrient Supplement (MMS), une formule plus complète contenant 15 vitamines et minéraux essentiels. Grâce à une étude menée en partenariat avec l’UNICEF et le Rwanda Biomedical Centre, ces suppléments ont été distribués dans l’ensemble des districts du pays, atteignant au moins 90 % des femmes enceintes.
Au-delà du Rwanda, Sight and Life intervient également dans plusieurs pays africains, notamment en Éthiopie, en Tanzanie, en Afrique du Sud et au Nigeria, à travers des initiatives visant à réduire les pertes post-récolte, à lutter contre les aflatoxines, à promouvoir la fortification des aliments et à renforcer les systèmes alimentaires locaux.
Grâce à une subvention de 3,5 millions de dollars de l’Agence suisse pour le développement et la coopération, l’organisation met en œuvre le projet « Nutrition in City Ecosystems – NICE », qui améliore la nutrition en milieu urbain, soutient l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes et promeut des systèmes alimentaires durables.
Au cours des sept dernières années, Sight and Life Rwanda a formé des agriculteurs aux pratiques agroécologiques et durables, soutenu 14 coopératives dans la pêche et l’élevage, et renforcé les capacités de 25 établissements de développement de la petite enfance.
Cette collaboration étroite entre Sight and Life Rwanda, le gouvernement rwandais et des partenaires internationaux, dont l’Ambassade de France au Rwanda, illustre la volonté commune de traduire les recommandations du Sommet N4G de Paris en résultats concrets afin d’améliorer durablement la nutrition et le développement humain au Rwanda.














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