La Belgique, campant dans une posture anachronique et pétrie de suffisance, n’a eu de cesse de multiplier les gestes inamicaux, les insinuations pernicieuses et les ingérences à peine voilées, trahissant une incapacité manifeste à se départir de ses réflexes postcoloniaux.
En choisissant le silence et la distance, le Rwanda oppose à cette hostilité rampante la dignité d’une république qui refuse désormais d’être l’objet d’une diplomatie paternaliste et méprisante. Ce divorce, loin de n’être qu’un incident conjoncturel, acte en profondeur une volonté ferme : celle de redéfinir les rapports internationaux sur le socle du respect mutuel et de la non-ingérence.
Lors de la récente réunion ministérielle entre l’Union africaine et l’Union européenne à Bruxelles, un geste à la fois symbolique et politiquement éloquent est venu ponctuer les travaux officiels : la délégation rwandaise a, une fois de plus, décliné toute forme d’interaction avec le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot.
Ce refus, loin d’être une simple esquive protocolaire, s’inscrit dans une dynamique bien plus grave et révélatrice : celle d’un gel complet et assumé des relations diplomatiques entre Kigali et Bruxelles. Le Rwanda, dans un silence empreint de fermeté, oppose désormais à la Belgique une fin de non-recevoir sans équivoque.
Face à cette posture claire, le ministre Prévot, dans un entêtement qui confine à l’aveuglement diplomatique, persiste à feindre l’ignorance. Ses prises de parole, souvent maladroites et parfois empreintes d’une condescendance postcoloniale mal déguisée, semblent viser moins l’apaisement que l’attisement d’une crise déjà profonde.
En multipliant les propos ambigus, voire provocateurs, il s’isole dans une rhétorique dépassée qui trahit une méconnaissance inquiétante des réalités géopolitiques contemporaines, particulièrement dans les Grands Lacs africains où les équilibres sont aussi subtils que précaires.
Le malaise entre les deux pays ne date pas d’hier, mais il atteint aujourd’hui un seuil critique. L’attitude de Kigali ne relève pas d’un caprice diplomatique ; elle traduit une rupture de confiance majeure, née d’un contentieux ancien et réactivé par des ingérences récurrentes, des accusations unilatérales et une incapacité chronique de la Belgique à reconfigurer son regard sur ses anciennes colonies en dehors des schèmes du paternalisme et de la suspicion.
Il est grand temps que la Belgique prenne acte, lucidement et sans faux-semblant, de la gravité de la situation. Le Rwanda, État souverain et acteur stratégique du continent africain, refuse désormais d’être l’objet d’un discours dépréciatif ou l’instrument d’une politique étrangère européenne aux relents moralisateurs. Les temps ont changé : les anciennes puissances coloniales ne dictent plus les termes de la diplomatie africaine.
Il devrait être évident, même aux plus sourds des chancelleries belges, que le Rwanda n’entretient actuellement aucune relation diplomatique avec la Belgique. Ce n’est ni un hiatus passager ni une bouderie de circonstance ; c’est une position réfléchie, construite sur un faisceau d’incompréhensions persistantes, mais surtout sur la volonté de ne plus tolérer l’humiliation symbolique et l’hostilité larvée.
À Bruxelles de choisir : persister dans l’arrogance posturale, ou entamer, dans la dignité et la reconnaissance mutuelle, le difficile mais nécessaire travail de réconciliation diplomatique. Car à force de méconnaître la profondeur du silence, on risque de ne plus jamais entendre l’appel du dialogue.

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