Leurs discussions ont eu lieu quelques heures après que la RDC ait décidée de déclarer persona non grata l’ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda en RDC, M. Vincent Karega.

L’escalade diplomatique de Kinshasa est intervenue à un moment où les combats entre l’armée congolaise (FARDC) et le M23 continuaient de s’intensifier, l’armée nationale perdant différentes zones au profit du groupe rebelle.

Dans un message publié sur Twitter le 31 octobre 2022 à 1 h 59, le président Kagame a relevé : « Il y a quelques heures, j’ai eu une discussion fructueuse avec le Secrétaire général de l’ONU à propos du conflit en RDC.

Les voies et moyens de désamorcer ... et de résoudre les problèmes de vers une fin pacifique du conflit devront s’appuyer sur les processus de Nairobi et de Luanda, ainsi qu’à d’autres efforts internationaux ! Nous n’avons qu’à nous engager à leurs mises en œuvre !!!"
Des récentes discussions entre le Rwanda et la RDC autour de la médiation Angolaise avaient vues les parties concernées établir un programme pour accélérer les efforts destinés à parvenir à une paix durable.

Ces discussions avaient eu lieu lors d’un sommet tripartite en Angola le mercredi 6 juillet 2022 et ont réunies le président du Rwanda, Paul Kagame ; son homologue de la RDC, Félix Tshisekedi et le président angolais, João Lourenço, président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, (CIRGL,) et médiateur dans la crise entre Kigali et Kinshasa.

Figurait également à l’ordre du jour de la rencontre, l’instauration d’un climat de confiance entre les Etats de la région et la création des conditions optimales de dialogue et de concertations politiques pour résoudre la crise sécuritaire actuelle à l’Est de la RDC.

La feuille de route a également souligné la nécessité de vaincre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et ses groupes dissidents (CNRD-FLN, RUD-Urunana, FPPH-Abajyarugamba) soupçonnés d’être à l’origine des tensions entre le Rwanda et la RDC, mais aussi pointé du doigt pour leur rôle majeur dans l’insécurité de la RDC ; pour afin s’assurer que s’estompe, puis cesse complétement toute menace à la sécurité.

Créer les conditions nécessaires au retour des réfugiés, réactiver l’équipe conjointe de renseignement Rwanda-RDC en vue de s’accorder sur les modalités pratiques et les programmes de lutte contre les FDLR, en coordination avec la présidence de la CIRGL et le processus de Nairobi ; figuraient d’autres parts parmi les priorités énoncées par feuille de route publiée alors.

Les deux pays ont également convenu de reconvoquer les travaux de la Commission permanente mixte (CPM).

Entre autres décisions, il a été entendu que davantage d’efforts seraient déployés pour lutter contre le discours de haine, le langage offensant dans la région par toutes les parties, et ou le délit de faciѐs.

Il a également été décidé de prévenir les violations de l’intégrité territoriale et de veiller au strict respect des engagements pris par les États de la CIRGL à cet égard.

Le Processus de Nairobi pour sa part, a exigé lors des discussions entre le président Kagame et António Guterres exige que la RDC engage un dialogue avec les groupes armés, avec pour but de mettre fin aux hostilités.

La RDC n’a pas exprimé sa volonté de respecter le processus soulignant qu’elle ne pouvait engager un dialogue direct avec le M23 qu’elle considère comme un "groupe terroriste".

Pendant ce temps, les combats entre les FARDC et le M23 se sont accrus depuis 20/ Octobre/2022. Dimanche 30/Octobre/2022, des coups de feu étaient entendus à proximité de la paroisse de Rugari.

La veille, les grandes cités stratégiques de Kiwanja et de Rutshuru-centre, situées sur la route nationale N°2, axe crucial reliant Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, aux villes du nord et à l’Ouganda étaient tombés sous la coupe du M23 après d’intenses combats. Rappelons que vendredi 28/ Octobre/2022, le mouvement rebelle avait conquis d’autres localités dont Kitagoma, un autre poste frontalier avec l’Ouganda.

La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23. Cependant, le Rwanda a rejeté à plusieurs reprises ces allégations, demandant souventefois à la RDC de résoudre ses problèmes internes au lieu de faire du Rwanda son bouc émissaire, alors que le pays des mille collines souhaite que cohabiter "en bon voisin".