Federica Mogherini, ancienne haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères face à la justice

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 décembre 2025 à 01:07

Un nouveau séisme institutionnel secoue les assises morales d’une Union européenne déjà fragilisée par une succession de scandales.

Federica Mogherini, ancienne haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (2014-2019), a été placée en garde à vue le 2 décembre en Belgique, aux côtés de deux de ses collaborateurs, tous trois au cœur d’une enquête approfondie pour usage frauduleux de fonds européens.

Ces crédits, officiellement destinés à la coopération internationale et à l’aide humanitaire, sont ainsi souillés par des soupçons de détournement, rappelant tristement les pratiques de dirigeants véreux dans d’autres régions du monde.

La gravité de cette affaire tient moins à l’individu qu’à la symbolique : ceux qui se prétendent garants de la probité européenne se trouvent aujourd’hui pris dans les filets d’un système dont les angles morts sont brutalement exposés.

L’autorité morale de l’Union, déjà fragile, s’en trouve profondément ébranlée par le contraste entre les principes proclamés et les pratiques effectives. Les réactions ironiques émanant tant d’Ukraine que de Russie, pourtant adversaires géopolitiques, traduisent le discrédit jeté sur la crédibilité normative européenne.

Au centre du scandale, un programme de formation destiné aux futurs diplomates, attribué en 2021 au Collège d’Europe de Bruges, institution prestigieuse dont Mogherini assurait la présidence, soulève des soupçons de favoritisme et de conflit d’intérêts.

Les perquisitions menées au Service européen pour l’action extérieure, au Collège de Bruges et aux domiciles des mis en cause révèlent l’ampleur potentielle du dossier, comprenant fraude, corruption et violation du secret professionnel.

Ce scandale dépasse le cadre individuel : il traduit un malaise systémique. Une Europe qui se veut phare de la transparence et de l’exemplarité apparaît aujourd’hui en perte de repères, décalée par rapport aux valeurs qu’elle proclame.

Quand ceux qui dispensent les leçons sont eux-mêmes accusés, c’est l’architecture morale entière du projet européen qui vacille, et l’autorité de Bruxelles s’érode inexorablement aux yeux de ses partenaires et observateurs internationaux.

Federica Mogherini, ex‑haute représentante de l’UE, a été arrêtée en Belgique le 2 décembre avec deux collaborateurs

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