Kagame préoccupé par des prières excessives sans progrès

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye

Le 26 août 2023 à 07:36

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Tout en valorisant la prière en tant que droit inaliénable, le président Kagame s’est montré préoccupé par ceux qui consacrent excessivement de temps à la prière, négligeant par là même leur contribution à leur autofinancement et au développement du pays.

Vendredi 25 août 2023, lors de la clôture de l’Itorero Indangamirwa, une initiative axée sur l’éducation civique qui rassemble l’élite de la jeunesse rwandaise, tant locale qu’expatriée, le président Kagame a plaidé pour un équilibre entre la foi et le progrès socio-économique.

Cet événement a servi de plateforme pour discuter des enjeux auxquels est confronté le Rwanda, à l’instar de nombre d’autres pays africains, dans leur démarche de développement.

S’interrogeant sur le contraste entre la profondeur de la ferveur religieuse des Rwandais et leur niveau de développement, le président a demandé « Pourquoi sommes-nous toujours en retard en matière de développement alors que d’autres nations avancent ? »

Il a fait part de son expérience à Nkumba, dans le district de Musanze, où il a rencontré des fidèles en plein événement religieux. Tout en valorisant la liberté de culte, le président Kagame a insisté sur la nécessité de se questionner sur la contribution de telles activités à la croissance nationale.

Il a déclaré : « Allez-vous prier 24 heures sur 24, mais qu’en est-il du résultat pour vous, pour le pays, et pour chacun d’entre nous ? »

Il a souligné que chaque action, qu’elle soit commerciale ou spirituelle, devrait avoir pour finalité le développement.

Kagame a illustré cela en parlant de sa propre perception des marchés : « À chaque fois que je vois un marché, je pense à la contribution de chacun. Qu’y gagnent-ils ? Quelle est son importance pour nous ? Comment sert-il le peuple rwandais ? Mon focus reste toujours le développement. »

Il a également abordé la question de la dépendance vis-à-vis de la charité, questionnant le rôle des organismes de bienfaisance dans la société rwandaise et pourquoi certaines personnes restent perpétuellement dépendantes.

« Est-ce le monde que nous voulons, où certains sont éternellement redevables et d’autres toujours en position de donner ? », s’est-il interrogé.

Il a conclu en suggérant que dans une société idéale, tous devraient activement contribuer au développement plutôt que de dépendre indéfiniment de la générosité d’autrui.

Tout en valorisant la dimension spirituelle, le président Kagame a encouragé ses compatriotes à ne pas se résigner à la pauvreté, mais à s’engager activement dans la construction d’un Rwanda florissant.