Écrit en français et traduit en kinyarwanda par Kayimahe Venuste, ce livre illustre la richesse de la mémoire rwandaise à travers une approche à la fois historique et romanesque.
L’auteure, qui compte déjà huit ouvrages à son actif, est reconnue tant au Rwanda qu’à l’international, notamment en France. Certains de ses livres ont été récompensés par des distinctions prestigieuses, dont le Prix des Cinq Continents de la Francophonie pour Tous tes enfants dispersés, qui célèbre la promotion de la langue française.
Dans un entretien avec IGIHE, Béata Umubyeyi Mairesse explique :
« EJO est un recueil de nouvelles basées sur l’histoire, mais fictives, ce que l’on appelle dans les langues étrangères fictions. Ce livre raconte l’histoire des femmes avant et après le génocide contre les Tutsi au Rwanda. »
Elle revient également sur le titre de son livre :
« Ejo est un mot unique qui n’existe pas dans les autres langues, car il exprime deux choses à la fois : le futur et le passé. Dans presque toutes les langues, ce sont deux mots différents. Dans notre langue, un seul mot peut exprimer plusieurs concepts. »
Un recueil centré sur une voix féminine
EJO rassemble onze histoires, toutes racontées à travers le regard d’une seule femme. Le récit s’attarde sur les femmes de Butare, aujourd’hui Huye, et sur celles ayant survécu au génocide ou ayant un membre de leur famille rescapé, relatant la vie avant, pendant et après cette tragédie.
La narratrice, Maman Ana, une religieuse européenne, raconte son histoire à travers des lettres envoyées à sa nièce vivant en France. Béata Umubyeyi Mairesse précise :
« Ces lettres commencent en 1983 et se terminent en 2013. Ce sont comme des pages de l’histoire du Rwanda vues à travers les yeux d’une religieuse européenne, présente avant le génocide et témoin de ce qui a suivi. »
L’auteure souligne que, bien que cette religieuse aurait dû rester neutre entre ces deux périodes, en tant qu’Européenne, elle ne comprenait pas toujours certains aspects de la vie rwandaise, les exprimait parfois mal ou manifestait des émotions différentes de celles d’un Rwandais.
Kayimahe Venuste, qui a traduit le livre en kinyarwanda, raconte avoir été profondément touché par EJO. La première lecture ne laissait pas présager qu’il allait le traduire. Après plusieurs relectures, il a pu saisir pleinement le message que l’auteure souhaitait transmettre. Selon lui, EJO est un livre de grande qualité, porteur d’un message universel, qui dépasse le simple témoignage sur le génocide, en illustrant surtout les expériences des femmes pendant cette période.
« C’est un livre qui montre réellement comment les choses se sont déroulées pour certaines personnes pendant le génocide contre les Tutsi. » déclare-t-il.
Il a en outre remercié Umubyeyi d’avoir écrit un ouvrage qui restera dans l’histoire et aidera à se souvenir des événements tragiques liés au génocide.
Béata Umubyeyi Mairesse souligne l’importance de l’écriture comme responsabilité :
« En tant que survivante ou témoin, on a une vision propre des événements. Trop souvent, certains Européens ou étrangers racontent l’histoire du Rwanda de manière inexacte. »
Béata Umubyeyi Mairesse est née à Butare en 1979, où elle a grandi avant de partir en France après avoir survécu au génocide. Avec EJO, elle contribue à préserver la mémoire et à partager un récit rwandais authentique et intime, tout en rappelant la force et la résilience des femmes face aux épreuves de l’histoire.
 
			
			 
			
			 
			
			 
			
			 
			
			
	 
			
			 
			
			
	 
			
			
	 
			
			 
            									
            								 
        										
 
				
 
														
															











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