L’aéroport, fermé le 26 janvier 2025 à la suite de violents affrontements entre le M23 et les forces gouvernementales, reste actuellement sous contrôle des rebelles.

Dans un communiqué publié le 16 novembre, l’AFC/M23 a affirmé que le gouvernement du président Félix Tshisekedi «  n’a ni la légitimité ni l’autorité  » pour décider du sort d’infrastructures situées dans ce qu’elle appelle un «  territoire libéré  ».

Selon la coalition, «  l’aéroport ne peut et ne pourra être rouvert que par l’AFC/M23, et non par M. Tshisekedi Tshilombo ou qui que ce soit d’autre  », accusant le gouvernement d’avoir précédemment «  pillé et saboté  » l’installation.

La coalition a également indiqué qu’elle continue de surveiller le déploiement des forces congolaises, des équipements militaires et du soutien logistique apporté à ceux qu’elle qualifie de «  mercenaires  » alliés à Kinshasa. Ses unités restent positionnées sur l’ensemble des lignes de front et observent de près les opérations des forces coalisées dirigées par le gouvernement.

Différend avec le Rwanda : “pas notre souci”

S’éloignant des tensions diplomatiques entre Kinshasa et Kigali, l’AFC/M23 a affirmé que ces différends «  ne concernent en rien  » le mouvement rebelle. «  Le régime de Kinshasa est seul responsable de ses actes envers les États voisins  », insiste le communiqué, ajoutant que le gouvernement congolais doit régler cette situation sans «  impliquer l’organisation  ».

Cette déclaration intervient quelques jours après la signature, à Doha au Qatar, du Cadre pour un Accord de Paix Global, salué comme une étape majeure vers la résolution du conflit dans l’est de la RDC.

L’accord, signé samedi, a été reconnu par les partenaires régionaux et internationaux comme une avancée significative pour stabiliser une région frappée par les conflits et les crises humanitaires depuis plus de vingt ans.

Massad Boulos, conseiller principal américain pour les affaires africaines, a décrit le cadre comme «  traçant une voie claire vers un accord de paix  », précisant que les deux parties s’étaient engagées à respecter le cessez-le-feu, à mettre fin aux hostilités et à traiter les causes profondes du conflit.

Huit protocoles clés sont prévus, incluant les échanges de prisonniers, le suivi et la vérification du cessez-le-feu, un accès humanitaire élargi, la restauration de l’autorité de l’État, le désarmement et la réintégration des groupes armés, le retour des populations déplacées, le soutien à la reprise économique, ainsi que des initiatives de justice et de réconciliation.

«  Ces obligations renforceront les bases de la paix, de la stabilité et de la reconstruction de la confiance au sein des communautés affectées  », a déclaré Boulos, saluant la médiation du Qatar.

Feuille de route pour une mise en œuvre progressive

Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l’AFC/M23, a confirmé que chaque protocole sera appliqué progressivement selon une feuille de route par phases. Un accord de paix définitif ne sera signé qu’une fois que toutes les obligations auront été respectées.

Parmi les engagements figurent la restauration conjointe des institutions de l’État et des services publics, la mise en place d’arrangements de sécurité temporaires pour protéger les civils, ainsi que la création d’une commission nationale indépendante chargée de promouvoir la vérité, la réconciliation et la reconstruction des infrastructures endommagées.

La cérémonie de signature a été suivie par le ministre d’État qatari aux Affaires étrangères, Dr Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al-Khulaifi, et Massad Boulos, conseiller du président américain pour les affaires africaines.

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