Située dans le district de Nyarugenge, à Kigali, cette école a ouvert ses portes ce mardi 22 octobre, marquant ainsi une étape importante dans l’amélioration des services de transport au Rwanda. La création de cette école fait suite à l’adoption d’une nouvelle législation sur le transport terrestre et maritime. L’article 32 de cette loi impose à tout chauffeur souhaitant exercer le métier de conducteur de transport public d’obtenir un certificat de compétence professionnelle. Le non-respect de cette exigence entraîne une amende administrative de 50 000 Frw, conformément à l’article 163.
Mwunguzi Théoneste, directeur de l’ATPR, a expliqué que l’ouverture de cette école vise à répondre aux nouvelles exigences légales tout en améliorant la qualité des services de transport de passagers. Il a souligné l’importance de préparer la relève, notant que 70 % des chauffeurs actuels ont plus de 50 ans et seront bientôt à la retraite. « Nous devons former les futurs chauffeurs pour pallier ce manque imminent », a-t-il déclaré.
Lors de l’arrivée de 200 nouveaux bus dans le pays, Mwunguzi a constaté qu’il manquait près de 300 chauffeurs pour répondre à la demande. Cette situation a mis en lumière l’importance de cette école, qui permettra de préparer un effectif suffisant et qualifié pour les années à venir.
L’initiative de l’ATPR ne se limite pas seulement à la formation technique. Mwunguzi a mentionné que certains chauffeurs présentaient des comportements problématiques, allant de l’hygiène personnelle inadéquate à des erreurs professionnelles et des actes de vol. Ces défis, selon lui, découlent en partie de l’absence d’une formation adéquate. L’objectif de cette école est de corriger ces lacunes et de professionnaliser davantage le métier.
Rwamasirabo Aimable, responsable des programmes d’enseignement technique au sein de l’Office National de l’Enseignement Technique et Professionnel (RTB), a salué cette initiative. Il a insisté sur l’importance d’un comportement exemplaire de la part des chauffeurs, soulignant que ceux-ci interagissent quotidiennement avec de nombreuses personnes, et que leur attitude doit être irréprochable.
Les élèves bénéficieront d’une formation complète incluant non seulement des compétences techniques, mais aussi des cours de langues, comme l’a souligné Muvara Valens, chauffeur de City Express et un des premiers inscrits. Pour Mukarugwiza Eugenie, chauffeur depuis cinq ans, cette école est également une opportunité d’acquérir des compétences pratiques, comme la capacité à effectuer de petites réparations mécaniques en cas de panne.
Actuellement, plus de mille chauffeurs de transport public sont en activité au Rwanda. La première promotion de cette école compte 120 élèves, avec l’objectif d’augmenter progressivement le nombre de participants. Chaque session de formation durera trois mois, et l’ATPR espère former un nombre croissant de chauffeurs afin de répondre aux besoins du secteur.
Cette école marque un tournant dans la professionnalisation du secteur du transport au Rwanda, avec des attentes élevées quant à l’amélioration des services et au renforcement des compétences des chauffeurs.
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