L’ambassade a exprimé ses préoccupations ce 6 février 2025, via la plateforme X, après que la chaîne d’information sud-africaine Newzroom Afrika ait offert à Kayumba une tribune pour partager ce que le média a qualifié de « vérité » sur la crise sécuritaire à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

L’ambassade a souligné que les discours de Kayumba alimentent une rhétorique de haine, qui vont dans la logique avec les actes de violence visant spécifiquement les Banyamulenge et les Congolais parlant le kinyarwanda, en particulier ceux d’origine tutsie.

Cette prise de parole intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Rwanda et l’Afrique du Sud, à la suite des récentes déclarations du président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a qualifié les Forces de Défense du Rwanda (RDF) de « rebelles » et nié certains aspects clés de ses discussions avec le Président Kagame sur la guerre à l’est de la RDC. Ces déclarations sont survenues après que des troupes sud-africaines ont été déployées en RDC dans le cadre d’une coalition régionale combattant les rebelles du M23, certains d’entre eux ayant récemment perdu la vie lors de combats.

Suite à une interview avec Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement, Newzroom Afrika a décidé de supprimer la discussion et de diffuser, à la place, une interview avec Kayumba Nyamwasa. Lors de cet entretien de 33 minutes et 30 secondes, Kayumba a tenu des propos incendiaires, accusant le gouvernement rwandais de diverses actions. Il a également légitimé les FDLR, groupe responsable du génocide contre les Tutsi en 1994, tout en discréditant le M23, qui milite pour les droits des Congolais rwandophones.

L’Ambassade du Rwanda a rappelé qu’en dépit de ses tentatives de se présenter comme "innocent", Kayumba Nyamwasa est profondément impliqué dans des efforts visant à déstabiliser le Rwanda, notamment à travers le Rwandan National Congress (RNC) et sa branche armée, le P5. Le communiqué précise que depuis 2012, le RNC et la coalition P5 ont recruté et formé des rebelles dans l’est de la RDC dans le but de déstabiliser le gouvernement rwandais. Bien que ces groupes aient échoué dans leurs objectifs, leur activité a contribué au terrorisme et à des attaques ciblées contre les Tutsi congolais, avec le soutien du gouvernement de Kinshasa.

L’ambassade a également souligné que la collaboration de Kayumba avec les forces génocidaires des FDLR a aggravé la crise humanitaire dans la région, poussant de nombreux civils à l’exil.

Le Rwanda a exhorté les médias à faire preuve de prudence, et éviter d’offrir une tribune à des personnes liées aux groupes armés menaçant la paix et la sécurité.

Le 2 février 2025, Yolande Makolo a également dénoncé sur X les manœuvres trompeuses de Kayumba, soulignant que la décision de Newzroom Afrika de retirer l’interview sur les troupes sud-africaines pour diffuser à la place celle d’un fugitif, condamné par contumace à 24 ans de prison par un tribunal militaire, révélait les véritables intentions de l’Afrique du Sud.

Kayumba Nyamwasa a été condamné le 14 janvier 2011 pour formation d’un groupe terroriste, tentative de déstabilisation et violation des lois nationales. Ses crimes remontent à 2010, lorsque des attaques à la grenade à Kigali ont causé la mort de plusieurs civils. Au fil des ans, des rapports ont établi des liens entre Kayumba et des efforts déployés à l’est de la RDC pour recruter des combattants dans le but d’organiser une attaque contre le Rwanda.

L’Ambassade du Rwanda en Afrique du Sud a fermement condamné les mensonges de Kayumba Nyamwasa, toujours recherché pour crimes.