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L’ambassadeur Rwamucyo critique l’hypocrisie de l’Occident concernant la crise en RDC

Redigé par IGIHE
Le 10 mars 2025 à 10:38

L’ambassadeur du Rwanda auprès des Nations Unies, Ernest Rwamucyo, a dénoncé la condamnation systématique du Rwanda par les pays occidentaux, tout en défendant la République Démocratique du Congo, affirmant que ces actions étaient motivées non par une réelle préoccupation pour le pays, mais par des intérêts économiques, en particulier dans le secteur minier.

Ces dernières semaines, des pays tels que le Canada, la Belgique et l’Allemagne ont imposé des sanctions au Rwanda, l’accusant de soutenir le groupe rebelle M23 et d’alimenter l’insécurité dans l’est de la RDC. Le Rwanda a fermement rejeté ces accusations, et en retour, a dénoncé la collaboration de la RDC avec le groupe terroriste FDLR, menaçant ainsi la sécurité du pays. Ces nations prétendent que le Rwanda exploite le conflit pour s’approprier les ressources minérales de la RDC.

Dans un message publié ce lundi 10 mars 2025, l’ambassadeur Rwamucyo a mis en lumière un paradoxe frappant : malgré ses vastes ressources naturelles, la RDC demeure l’un des pays les plus pauvres au monde.

"La RDC incarne un véritable paradoxe du développement. Malgré ses abondantes ressources naturelles, elle figure parmi les pays les plus pauvres de la planète. L’Indice de Développement Humain (IDH) des Nations Unies classe la RDC au 180e rang sur les 193 pays répertoriés", a-t-il déclaré sur X.

L’ambassadeur Rwamucyo a affirmé que les véritables bénéficiaires des richesse minérales de la RDC sont les intérêts étrangers et les élites corrompues du pays.

"Examinons ceux qui exploitent véritablement les richesse minérales de la RDC : le gouvernement corrompu de la RDC et les puissantes élites politiques ont, depuis des décennies, hypothéqué les ressources minérales du pays à des exploitants puissants qui ne font que remplir leurs poches. Perpétuer l’idée selon laquelle l’exploitation illégale des ressources minérales serait la principale cause du conflit en RDC relève du cynisme, de l’hypocrisie et de la malhonnêteté. Il est triste de constater que ce discours est alimenté par les responsables corrompus de la RDC et les exploitants eux-mêmes", a-t-il déclaré.

Rwamucyo a insisté sur le fait que rejeter la responsabilité sur le Rwanda pour les problèmes de la RDC faisait diversion par rapport au véritable problème : la corruption endémique et une gouvernance défaillante.

Selon lui, la principale préoccupation sécuritaire du Rwanda réside dans le soutien continu de la RDC aux génocidaires du FDLR, responsable du génocide de 1994 contre les Tutsi, et qui demeure une menace directe pour la sécurité du Rwanda. Il a également évoqué le nettoyage ethnique et la persécution des Tutsi congolais.

L’ambassadeur Rwamucyo a par ailleurs pointé du doigt des acteurs européens de premier plan, qui continuent délibérément de propager un discours sur l’exploitation illégale des ressources minérales afin de dissimuler leurs décennies d’exploitation brutale et avide des ressources de la RDC.

"Kamituga est une grande ville minière d’or, où l’or a été découvert pour la première fois dans les années 1920. Il s’agit de gisements d’or alluvial de haute qualité, parmi les moins chers à exploiter, situés dans les rivières Lualaba, Mobale, Kahushimira, Kamakundu et Idoka. La société belge Minière des Grands Lacs Africains (MGL), également connue sous le nom de Greatlakes Mining Company, a lancé l’exploitation commerciale de l’or à Kamituga dans les années 1930, et ce jusqu’en 1997", a-t-il expliqué.

"Pendant 67 ans, de l’or de haute qualité a été pillé sans retour de bénéfices pour les citoyens congolais. En 1997, MGL a vendu la concession de la mine d’or à Banro, une entreprise canadienne. Banro continue de détenir les mines à ce jour, et les Belges conservent toujours une part importante", a ajouté l’ambassadeur Rwamucyo.

Malgré sa richesse minérale, Kamituga demeure sous-développée, avec des habitants vivant dans une pauvreté extrême, privés d’infrastructures de base, telles que les routes.

L’ambassadeur Rwamucyo a affirmé que les nations occidentales ne soutiennent pas la RDC par pure philanthropie, ni par souci de démocratie ou des droits de l’homme, mais principalement pour protéger leurs intérêts économiques dans la région.

"Lorsque la Belgique, le Canada et leurs alliés européens néocoloniaux, qui sont à l’origine historique de ce conflit, prennent parti pour la RDC, s’unissent contre le Rwanda et refusent de condamner le nettoyage ethnique et la persécution des Tutsi Congolais, cela témoigne de leur obsession pour la protection de leurs intérêts miniers et économiques brutaux et cupides dans des régions comme Kamituga et le reste de la RDC. Cette démarche a pour objectif principal, calmer les élites désespérées de la RDC. Ce n’est ni une question de bonne gouvernance, ni de démocratie, ni de droits de l’homme, mais une défense égoïste de la cupidité et des intérêts nationaux démesurés", a-t-il déclaré.

Les déclarations de l’ambassadeur Rwamucyo surviennent quelques jours après que le président Paul Kagame ait réaffirmé que la priorité du Rwanda demeure sa propre sécurité, et non l’exploitation des richesses minérales de la RDC, contrairement aux affirmations erronées de certains.

L’ambassadeur du Rwanda auprès des Nations Unies a dénoncé la condamnation systématique du Rwanda par les pays occidentaux, tout en défendant la RDC

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