Ainsi en fut-il de la présentation des lettres de créance par Son Excellence Festus Bizimana, nouvel ambassadeur du Rwanda, au président de la République du Sénégal, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Cet acte, en apparence formel, revêt en vérité la majesté d’un serment discret, d’une promesse incarnée entre deux États, unis par les fils de l’histoire, du respect mutuel et d’une coopération féconde.
La fonction d’ambassadeur, trop souvent réduite aux apparats ou aux figures convenues du langage diplomatique, mérite d’être réhabilitée dans sa dimension éminemment noble. Car l’ambassadeur n’est pas un simple fonctionnaire, encore moins un ornement du corps diplomatique ; il est, en son essence, le dépositaire vivant de la souveraineté de son pays, le messager pacifique de sa volonté, de sa culture et de ses intérêts légitimes. En territoire étranger, il agit avec la prudence du sage, la loyauté du serviteur et la finesse du stratège. Il écoute, observe, comprend et tisse, patiemment, les fils d’une entente durable.
Dans le cas particulier du Rwanda et du Sénégal, la mission de Son Excellence Festus Bizimana s’inscrit dans une matrice relationnelle profondément fraternelle. Ces deux nations, que géographiquement séparent des milliers de kilomètres, se rejoignent dans une même vision panafricaine fondée sur la souveraineté assumée, la réforme des institutions, l’investissement dans la jeunesse, et le refus des tutelles anciennes.
Sous l’impulsion de dirigeants lucides et ancrés dans les exigences contemporaines, ces pays œuvrent à une recomposition des rapports africains, libérée des carcans néocoloniaux et tendue vers l’interdépendance solidaire.
L’ambassadeur Bizimana, par la remise de ses lettres de créance dans le cadre fastueux et fraternel de cette cérémonie sénégalaise, devient dès lors l’interprète visible de cette alliance d’excellence. Sa charge ne se limitera point à la représentation politique ; elle embrassera les domaines de la coopération économique, de la coordination sécuritaire, de la diplomatie sanitaire, de l’échange universitaire, et même, osons le dire, de la communion culturelle entre deux peuples qui croient, au fond, que l’Afrique peut se penser et se construire par elle-même, en se regardant dans ses propres miroirs.
Être ambassadeur dans un pays ami, c’est donc plus que représenter : c’est incarner la continuité de l’amitié, entretenir la flamme du dialogue et anticiper les malentendus avec l’agilité du diplomate averti.
C’est aussi faire rayonner l’image d’une nation dans l’imaginaire de l’autre, en montrant ce qu’elle a de plus noble, de plus humain, de plus universel. Dans une ère où les alliances véritables sont rares et souvent dictées par des intérêts fugitifs, le lien entre le Rwanda et le Sénégal, porté par des envoyés de cette trempe, apparaît comme un modèle de coopération lucide, équilibrée et visionnaire.
La diplomatie n’est point un théâtre de convenances, mais le socle silencieux sur lequel reposent les ponts entre les civilisations. Et l’ambassadeur, lorsqu’il accomplit sa mission avec dignité, loyauté et intelligence, devient le gardien d’un pacte de paix, le bâtisseur d’un avenir partagé, le héraut discret d’un continent qui se redresse.





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