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L’attaque de Gatumba, vingt ans d’impunité et de douleur

Redigé par Bazikarev
Le 13 août 2024 à 09:49

Le 13 août 2004, un événement tragique secouait la communauté des Banyamulenge à Gatumba, situé à l’ouest du Burundi, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Ce jour-là, environ 166 réfugiés, principalement des femmes et des enfants, étaient sauvagement tués dans un massacre qui reste gravé dans la mémoire collective de leur communauté.

Des hommes armés de fusils automatiques, de grenades et des armes blanches, ont lancé leur attaque sous le couvert de la nuit, ciblant un camp de réfugiés de Banyamulenge. Leur brutalité n’a laissé aucune chance aux innocents ce qui a transformé rapidement ce lieu de refuge en scène de carnage.

L’attaque avait été revendiquée par le groupe rebelle Palipehutu-FNL, dirigé à l’époque par Agathon Rwasa.

Par la voix de Pasteur Habimana, leur porte-parole, le groupe avait affirmé sa responsabilité, déclarant que l’attaque était dirigée contre les combattants Banyamulenge. Cependant, les victimes étaient en grande majorité des civils innocents.

Vingt ans plus tard, le drame de Gatumba reste une plaie ouverte, aggravé par l’usage politique qu’en fait le CNDD-FDD, le parti au pouvoir.

Plutôt que de mobiliser la justice pour poursuivre les auteurs du massacre, le parti semble utiliser cet événement tragique comme un outil pour anéantir politiquement son principal adversaire politique, Agathon Rwasa.

Cette stratégie de diversion politique a contribué à maintenir Pasteur Habimana, qui avait publiquement revendiqué l’attaque, à l’écart des poursuites judiciaires, laissant planer des questions sur l’impunité et la justice sélective au Burundi.

La communauté des banyamulenge au Burundi continuent de demander que lumière soit faite. Ils réclament non seulement que les auteurs soient traduits en justice, mais aussi que des mesures soient prises pour garantir la sécurité et le respect des droits de leur communauté.

Ils appellent également à une reconnaissance officielle du massacre comme un acte de génocide, ce qui pourrait ouvrir la voie à des réparations et à une réconciliation plus profonde.

Constant au lendemain du carnage de Gatumba
Préparatifs à la veille de l'inhumation des victimes du carnage de Gatumba

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